TémoignageImplants PIP: «Je suis hors de moi»
Opérée en 2003, Mme N. réclame à une clinique montreusienne le remboursement des 13?000?francs de l'intervention.
- par
- Marion Clément

Mme N. devant la clinique montreusienne où elle a reçu des implants PIP en 2003.
Ma vie est empoisonnée depuis le 15 décembre! Jour où le chirurgien qui m'avait opérée dans sa clinique m'a annoncé dans son bureau que mes prothèses mammaires étaient des prothèses PIP, ce que j'ignorais, raconte Mme N. Il m'a tendu une lettre me proposant de me les retirer «pour un prix forfaitaire de 5000 francs.»
Dire que ce courrier fâche Mme N., 64?ans, est un euphémisme. «Je fulmine. Mon sang bout. Je suis hors de moi!» tempête cette Vaudoise d'origine italienne, domiciliée dans une station des Préalpes. «Vous comprenez, j'aurais pu me faire opérer en Italie, enchaîne-t-elle. Mais, non, j'ai choisi la Suisse, la meilleure clinique qui soit sur la Riviera. Je me disais, là au moins, c'est sérieux, je ne risque rien.»
En lisant l'interview de Solange*, qui s'était fait opérer à Paris et dont une prothèse avait fui, Mme N. a contacté «Le Matin». «Mon cas est différent puisque je me suis fait opérer en Suisse. Mais elle, moi et toutes les femmes implantées avons d'abord eu affaire à ce délinquant de fabricant français, puis à de vrais irresponsables. J'ai lu que ces prothèses PIP frauduleuses étaient bien moins chères que les autres, raison pour laquelle elles ont eu tant de succès!» Ce que dément formellement l'établissement montreusien Laclinic incriminé.
«Du poison dans mon corps»
«Maintenant, poursuit Mme N., je veux enlever mes prothèses, que je ressens comme du poison dans mon corps. Ils me disent qu'il n'y a aucune fissure, que tout va bien. Mais mon corps parle. Ça me fait mal, j'ai des lancées dans la poitrine et, il y a deux ans, un radiologue de Lausanne m'a ponctionné 7?dl d'un liquide jaunâtre dans un sein. Ce n'était rien, m'ont-ils dit. Et je dois les croire?
Déterminée à se faire explanter «mais dans une autre clinique», Mme N. vient de faire appel à un avocat, qui lui déconseille dans un premier temps de porter plainte. Il a écrit mardi au chirurgien de sa cliente pour lui demander le remboursement de l'opération réalisée il y a neuf ans, soit un montant de 13?000?francs.