Etats-UnisIncertitude sur l'ex-policier traqué pour meurtres
Après une longue et vaste chasse à l'homme, le fugitif aurait trouvé la mort dans un chalet dans lequel il s'était retranché en Californie. Mais la police n'a pas retrouvé son corps.

L'affaire a été suivie en direct par les télévisions qui ont montré l'incendie du chalet dans lequel l'ancien policier s'était réfugié.
Un ancien policier qui s'était lancé dans une vendetta meurtrière contre la police de Los Angeles a trouvé la mort dans le chalet où il s'était barricadé mardi après une chasse à l'homme de six jours, rapportent plusieurs médias américains.
Selon les chaînes de télévision CBS et KTLA 5, le corps calciné de Christopher Dorner, 33 ans, aurait été retrouvé dans les décombres d'un chalet proche de la station de Big Bear, à deux heures de Los Angeles, où il s'était réfugié après avoir été repéré et traqué par les forces de l'ordre.
Pas de corps retrouvé
Mais la police de Los Angeles (LAPD) a démenti dans la soirée avoir retrouvé son corps. La température dans le chalet "est encore trop élevée pour permettre (aux officiers) d'entrer", a déclaré Andrew Smith, porte-parole du LAPD. "Toute information selon laquelle un corps a été retrouvé est fausse. Toute information selon laquelle un corps a été identifié comme étant celui de Christopher Dorner est fausse", a-t-il ajouté, démentant les informations de chaînes de télévision.
Le militaire de réserve et ancien officier de la police de Los Angeles (LAPD) était depuis six jours l'objet d'une vaste chasse à l'homme pour le meurtre présumé de trois personnes, dont un policier, dans un acte de vengeance contre le LAPD, dont il avait été renvoyé en 2008.
Tirs contre les 200 policiers
Le meurtrier présumé a été repéré à la mi-journée mardi après avoir volé un véhicule. Réfugié dans un chalet isolé, il a engagé des tirs avec les quelques 200 officiers qui entouraient le bâtiment et alourdi le bilan de ses victimes, tuant un officier et en blessant grièvement un second.
Le chalet a pris feu pendant l'assaut des forces spéciales d'intervention et des sources policières ont affirmé au journal Los Angeles Times avoir alors entendu un coup de feu. On ignore si M. Dorner est mort dans l'incendie ou s'il s'est donné la mort avant que son corps ne brûle dans les flammes. Une conférence de presse du bureau du shérif du comté de San Bernardino était attendue dans la soirée.
Le "règne de la terreur" de Christopher Dorner, comme l'avait qualifié le maire de Los Angeles Antonio Villaraigosa, avait commencé le 3 février, avec le meurtre d'un couple, dont la fille d'un officier à la retraite qu'il estimait responsable de son renvoi des forces de l'ordre.
Manifeste sur internet
Le lendemain, il avait publié un manifeste sur internet, dans lequel il affirmait qu'il se vengerait du LAPD et de toutes les personnes qui avaient contribué à son renvoi. Ses menaces avaient entraîné la mise sous protection rapprochée de plus de 40 personnes.
Deux jours plus tard, il tuait un policier dans une embuscade et en blessait deux autres, déclenchant l'une des chasses à l'homme les plus massives de ces dernières années en Californie. Les recherches s'étaient vite concentrées dans la région de Big Bear, où avait été retrouvé le véhicule cacliné du fugitif.
Mardi matin, la police avait fait part de sa "déception" et de sa "frustration", évoquant même l'hypothèse d'une fuite du suspect au Mexique. Mais à la mi-journée, les autorités reçevaient un appel signalant qu'un homme ressemblant à M. Dorner avait volé un véhicule. Le shérif a lancé des recherches terrestre et aérienne et le véhicule a été rapidement localisé.
"Peu après, l'individu s'est barricadé dans l'un des chalets des environs et s'est engagé dans un échange de tirs avec la police", a précisé Andrew Smith, porte-parole du LAPD. Dans l'après-midi, les autorités restaient incapables d'assurer à 100% que le forcené était bien M. Dorner.
L'homme barricadé "ressemble" à M. Dorner "et était présent dans ce secteur auparavant. Donc il est probable que ce soit lui, même si on ne peut l'affirmer avec certitude", a déclaré à la presse M. Smith. La porte parole du bureau du shérif, Cindy Bachman, a assuré elle aussi que la police avait "de bonnes raisons" de penser que le forcené était M. Dorner.