Jeu vidéo: «Inside», un chef d'oeuvre du jeu indépendant

Actualisé

Jeu vidéo«Inside», un chef d'oeuvre du jeu indépendant

Pourquoi court-il ainsi, cet enfant? Six ans après «Limbo», le studio danois Playdead parvient à surpasser son premier coup d'éclat.

Jean-Charles Canet
par
Jean-Charles Canet

Sur l'écran noir de «Inside», le menu est minimaliste. Le jeu lancé, tout commence dans une sombre forêt dans lequel court, de gauche à droite, un enfant. Ce premier niveau est bien sûr une mise en jambe. Ce sera vite fait: outre l'emploi du stick analogique pour les déplacements, seules deux touches sont utilisées, une pour sauter, une autre pour actionner divers choses, dont certains mécanismes.

Pourquoi court-il ce garçon? Que lui veulent ces hommes en voiture avec leur lampe de poche. Pourquoi les champs et les fermes qui précèdent l'étrange complexe vers lequel notre héros se dirige sont-ils aussi lugubres et abandonnés? Pourquoi les habitants de la région marchent-ils comme des automates? A ces questions, les réponses ne sont pas assénées. Aucune parole, aucun texte ne vient en soutient de la narration. Tout est suggéré, par les sons, par quelques mélodies plus ou moins inquiétantes, par les lumières, les animations, par les cadrages, par ce brillant plan séquence qui n'est interrompu que par les décès de l'enfant parce qu'on nous n'avons pas trouvé le bon rythme, le saut judicieux ou la machine qu'il aurait fallu désactiver avant de sortir d'une ombre protectrice. Essaye, essaye encore. Elle était pourtant là la solution, toujours plus facile une fois trouvée.

Conte pour adolescent et adulte, «Inside» est d'une beauté fracassante, d'une élégance folle et d'une jouabilité parfaite. Rarement aura-t-on vu un jeu vidéo aussi bien fini. Même les détails les plus infimes semblent être le résultats d'une recherche de la perfection. Après quelques heures de jeu, une fin. Étrange à l'image de l'ensemble, ouverte et fascinante. Les plus valeureux d'entre-vous peuvent recommencer ou revenir en arrière afin de trouver les sphères énergétiques cachées, celles qui ont échappé à notre attention et qui n'ont ainsi pas été actionnées: elles ouvrent sur une fin alternative, tout aussi atmosphérique.

Le jeu vidéo indépendant a-t-il accouché de son premier (et seul) chef d'oeuvre de l'année? On est enclin à le croire. On le doit à PlayDead, un studio danois qui revient sur le devant de la scène six ans après «Limbo», un premier coup d'éclat dont «Inside» s'inspire sans jamais donner l'impression de se répéter.

«Inside», disp sur Xbox One, PS4 et PC Windows.

Ton opinion