Trafic aérien: Iran Air passe commande de 80 appareils à Boeing

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Trafic aérienIran Air passe commande de 80 appareils à Boeing

C'est le plus gros contrat signé entre la compagnie iranienne et l'avionneur américain depuis la révolution islamique, en 1979.

Une image datant de 2003 d'un Boeing 747 de la compagnie Iran Air.

Une image datant de 2003 d'un Boeing 747 de la compagnie Iran Air.

Archives, Keystone

La compagnie nationale Iran Air et l'avionneur américain Boeing ont signé dimanche à Téhéran un accord portant sur l'achat de 80 appareils destinés à remplacer une flotte vieillissante.

Cette commande est la plus importante depuis la révolution islamique de 1979. Elle porte sur l'achat de 50 B-737 et de 30 B-777 long-courriers, selon le PDG de la compagnie nationale, Farhad Parvaresh, cité par l'agence de presse officielle Irna. Ils «seront livrés à Iran Air sur une période de dix ans», a-t-il précisé

La signature de ce contrat, après plusieurs mois de négociations, intervient au moment du renouvellement à Washington de sanctions américaines pour dix ans, voté par la Chambre des représentants et le Sénat, mesure devant encore être approuvée par le président sortant Barack Obama.

Ajouter 50'000 sièges

La valeur du contrat est de 16,6 milliards de dollars (17,1 milliards de francs), selon Irna qui a précisé que la signature entre représentants de Boeing et d'Iran Air avait eu lieu en présence du ministre iranien des Transports, Abbas Akhoundi.

Ce dernier a indiqué que l'acquisition de ces nouveaux avions permettrait d'ajouter «50'000 sièges» à la flotte iranienne, «première étape importante pour la modernisation de la flotte aérienne du pays».

L'Iran doit également conclure un contrat avec Airbus, concurrent européen de Boeing, portant sur l'achat d'une centaine d'appareils. En effet, le pays aura besoin de 400 à 500 avions de ligne dans la prochaine décennie, selon l'Organisation iranienne de l'aviation civile.

Outre Boeing et Airbus, l'Iran a déjà annoncé la commande de 40 avions au groupe français ATR, de 50 au brésilien Embraer et de 20 autres au japonais Mitsubishi.

En septembre, Boeing et Airbus avaient obtenu le feu vert des Etats-Unis pour vendre des avions neufs à l'Iran. Les deux constructeurs avaient déjà bien avancé leurs négociations avec l'Iran: les discussions avaient débuté juste après la conclusion de l'accord nucléaire de juillet 2015 entre l'Iran et six grandes puissances, dont les Etats-Unis. Cet accord historique a permis d'alléger dès janvier l'embargo économique international contre l'Iran.

Colère contre les Etats-Unis

Mais le renouvellement du régime des sanctions américaines, qui a lieu tous les dix ans depuis 1996, a provoqué la colère à Téhéran, où l'ensemble des plus hauts dirigeants ont promis de répondre de façon «très dure», sans toutefois indiquer de quelle manière.

Parmi eux, le guide suprême d'Iran, Ali Khamenei qui, en juin, s'était demandé si l'achat de nouveaux avions était vraiment «une priorité» pour son pays dont l'économie stagne et où le chômage frappe environ 11% de la population active, en majorité des jeunes.

Si les Etats-Unis ont suspendu les sanctions anti-iraniennes liées au nucléaire, ils en imposent d'autres liées au non-respect des droits de l'Homme par Téhéran, à son soutien au «terrorisme» et à son programme de missiles balistiques.

Contraire à l'esprit de l'accord

Les dirigeants iraniens estiment que le renouvellement des sanctions américaines va à l'encontre de l'esprit de l'accord de 2015, par lequel Téhéran a limité son programme nucléaire en échange d'une levée partielle de sanctions imposées par les Etats-Unis et d'autres pays.

Les sanctions américaines pénalisent le secteur bancaire iranien ainsi que les industries de l'énergie et la défense. De ce fait, les retombées économiques de l'accord nucléaire ont été beaucoup moins prometteuses qu'espérées par l'Iran.

(AFP)

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