NominationIsabelle Chassot à la tête de l'Office fédéral de la culture
Le Conseil fédéral a nommé mercredi la conseillère d'Etat fribourgeoise Isabelle Chassot à la tête de l'Office fédéral de la culture. Elle entrera en fonction en novembre.

Isabelle Chassot et le conseiller national Alain Berset.
La conseillère d'Etat fribourgeoise Isabelle Chassot reprend la tête de l'Office fédéral de la culture (OFC). Le Conseil fédéral a nommé mercredi la démocrate-chrétienne de 48 ans pour succéder au Neuchâtelois Jean-Frédéric Jauslin. Elle entrera officiellement en fonction le 1er novembre.
Mme Chassot dirige depuis 2002 l'instruction publique, la culture et le sport fribourgeois. Elle préside également la Conférence des directeurs cantonaux de l'instruction publique depuis 2006 et participe à ce titre au Dialogue national sur la culture. Avocate de formation, elle avait auparavant été collaboratrice personnelle des conseillers fédéraux Arnold Koller et Ruth Metzler.
«C'est donc loin d'être une inconnue dans les milieux politiques et culturels», a souligné devant la presse le conseiller fédéral Alain Berset, qui est allé chercher l'élue dans son canton. Selon lui, le poste devait être pourvu par une personne capable de rentrer dans la réflexion culturelle, de diriger un office important et de maîtriser le fonctionnement de l'Etat.
Evoquant un privilège et une chance, Mme Chassot a précisé n'avoir pas encore de vision globale de ses tâches. La patronne de l'OFC devra mettre en oeuvre la nouvelle politique culturelle pilotée par le Parlement. Depuis 2012, l'office encourage de nouveaux domaines, notamment la littérature, la danse, le théâtre et la musique, par des prix et des distinctions.
Souvent citée
Le nom d'Isabelle Chassot avait été cité pour le Conseil fédéral puis avec plus d'insistance lorsque Johann Schneider-Ammann cherchait son premier secrétaire d'Etat à la formation, la recherche et l'innovation. Mme Chassot a toutefois répété qu'elle n'aurait pas voulu de ce poste au début de sa nouvelle législature à Fribourg. «En outre, la culture m'intéresse bien plus.»
Et l'élue de réfuter toute idée de surqualification. L'office est extrêmement important car il contribue à la cohésion sociale du pays et la compréhension entre les communautés qui le compose. «C'est la fin de ma carrière politique active, mais cela me permet de revenir à la profondeur dans un domaine très important.»
Niant tout lien avec des déboires selon elle «inévitables en 10 ans de Conseil d'Etat», Mme Chassot a expliqué avoir postulé pour ne pas rater un train qui ne repasserait pas.
Elle se trouvait en outre à deux ans de la fin de sa dernière législature. Une fois le poste mis au concours, Alain Berset l'a encouragée à postuler, a-t-il admis en assurant toutefois que la procédure avait suivi son cours normal ensuite et que les qualifications avaient été déterminantes.
Enfin une Romande
Selon le ministre de la culture, «ça tombe bien» que la personne la plus qualifiée soit une femme romande. Sa désignation répond en effet aux critiques sur l'entourage du Fribourgeois. Depuis son entrée en fonction, le socialiste n'a nommé que des hommes alémaniques à la tête des offices qu'il a dû pourvoir.
Cheffe du Bureau de l'égalité mise à part, Mme Chassot est d'ailleurs la seule femme et seule personnalité romande à diriger un office du Département de l'intérieur. A moins que M.Berset n'en nomme encore une à la tête de l'Office fédéral de la statistique, vacant pour l'instant.
Après huit ans aux rennes de l'OFC, M.Jauslin prendra ses fonctions d'ambassadeur auprès de l'Unesco et de la Francophonie à Paris en septembre. A partir du 10 mai, l'intérim à la tête de l'OFC sera assuré par Yves Fischer, directeur suppléant. Mme Chassot sera impliquée dans toutes les décisions stratégiques prises jusqu'à son entrée en fonction.
Elle ne quittera le Conseil d'Etat fribourgeois que le 31 octobre. Cela permettra à son successeur de pouvoir être élu dans les délais ordinaires et à la ministre de défendre le programme d'économie du gouvernement au Grand Conseil en octobre, s'est réjouie l'intéressée.