Australie: Israël autorise l’extradition d’une pédophile présumée

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AustralieIsraël autorise l’extradition d’une pédophile présumée

Accusée d’avoir commis 74 abus sexuels sur des mineures, une ancienne enseignante australienne vivant sur le territoire hébreu va pouvoir être jugée dans son pays d’origine.

La pédophile présumée lors d’une précédente audience en 2018.

La pédophile présumée lors d’une précédente audience en 2018.

AFP

La justice israélienne a autorisé lundi l’extradition de M.L, une Australienne soupçonnée d’avoir commis des abus sexuels sur des mineures dans son pays.

La justice israélienne avait conclu en mai que M.L, accusée de dizaines d’agressions contre des filles mineures, élèves d’une école juive orthodoxe qu’elle dirigeait à Melbourne il y a plusieurs années, était mentalement apte à subir son procès, ouvrant ainsi la voie à son extradition.

En juillet, la Cour suprême avait rejeté l’appel de ses avocats qui s’opposaient à l’extradition, affirmant que le processus judiciaire en cours était valable et renvoyant au tribunal du district de Jérusalem la décision de l’extrader ou pas.

Or le tribunal de Jérusalem a jugé lundi que l’accusée, qui n’était pas présente mais a suivi l’audience par visioconférence, «peut être extradée vers l’Australie pour les crimes qui lui sont attribués dans le cadre de la demande d’extradition».

Les avocats de M.L, qui détient également la nationalité israélienne, ont indiqué qu’ils allaient interjeter appel.

«La décision finale sera obtenue auprès de la Cour suprême», ont-ils affirmé dans un communiqué, indiquant que leur cliente recevait «un important traitement antipsychotique» en détention.

Obstruction à la justice

«Une victoire pour la justice, une victoire pour toutes les survivantes. Aujourd’hui nos coeurs sourient», a réagi sur Twitter Dassi Erlich, l’une des femmes accusant M.L d’agression sexuelle.

Selon la presse australienne, M.L est soupçonnée de 74 agressions contre des mineures.

Née en Israël, elle s’était enfuie d’Australie il y a 12 ans après le dépôt d’une plainte d’une ancienne élève contre elle. Selon des médias israéliens, elle vivait avec sa famille dans la colonie israélienne d’Immanuel, dans le nord de la Cisjordanie occupée.

«Aujourd’hui est un jour important pour l’État de droit, la coopération internationale et surtout pour les victimes des crimes de M.L», a salué le ministère israélien de la Justice, accusant l’ex-enseignante d’avoir «tout fait pour retarder les poursuites et éviter l’extradition».

M.L avait nié sa culpabilité lors de différentes audiences consacrées à son extradition devant des tribunaux israéliens, la première ayant eu lieu en 2014.

Elle simulait sa folie

En 2016, elle avait été déclarée inapte à être jugée et hospitalisée. Mais des policiers vêtus en civil l’avaient traquée et filmée en train de faire du shopping et de déposer un chèque à la banque pour ainsi prouver qu’elle simulait sa folie, afin d’éviter un procès.

Ces nouvelles révélations avaient mené à son arrestation deux ans plus tard pour «obstruction à la justice» et favorisé de nouvelles démarches judiciaires pour établir sa capacité à être jugée.

Cette affaire avait suscité des tensions entre Israël et l’Australie, deux pays alliés, et la question de l’extradition avait été au centre de la visite du président israélien Reuven Rivlin en Australie en février.

(ATS/NXP)

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