Proche-OrientIsraël intercepte des roquettes au-dessus de Tel-Aviv
Trois roquettes ont été interceptées samedi soir à Tel-Aviv, selon l'armée et la télévision israélienne, qui a montré des images de boules de feu dans le ciel nocturne. Au sol, l'armée prépare une éventuelle invasion de Gaza.
«Trois roquettes ont été interceptées au-dessus la métropole de Tel-Aviv. Une quatrième a touché une zone inhabitée près de Rishon Letzion» dans le centre d'Israël, a affirmé l'armée dans un communiqué. «Il y a eu plusieurs tirs simultanés de roquettes sur Tel-Aviv et le centre du pays», a pour sa part indiqué Micky Rosenfeld, porte-parole de la police israélienne, précisant qu'aucun impact n'avait été recensé pour le moment.
La branche armée du mouvement islamiste palestinien Hamas, les Brigades Ezzedine al-Qassam ont publié samedi à 20h00 locale (19h00 en Suisse) un communiqué, lu en hébreu et en arabe sur l'antenne de la télévision du Hamas, annonçant un tir d'une roquette de type J-80 sur Tel-Aviv à 21h00 locale (20h00 en Suisse).
La télévision israélienne, qui a retransmis les attaques en direct du port de Tel-Aviv, a montré les habitants courant se mettre aux abris, puis reprenant timidement leurs activités sur le port. Selon cette source, les projectiles ont été interceptés par le système de défense israélien.
Evacuation annoncée à Gaza
En début de soirée, des explosions ont retenti dans le ciel de Jérusalem, à environ 80 km de Gaza. Les trois projectiles se sont abattus en Cisjordanie occupée, endommageant une maison mais sans faire de victime.
«Au moins 15 Palestiniens ont été tués par une frappe israélienne dans le quartier de Touffah de la ville de Gaza, qui a touché une maison et une mosquée», a indiqué le porte-parole des services de secours, Achraf al-Qoudra, revoyant à la hausse un précédent bilan de dix morts.
L'armée israélienne a annoncé samedi soir qu'elle allait demander aux habitants du nord de la bande de Gaza d'évacuer leur maison en prévision de nouvelles frappes.
Réservistes sur pied de guerre
Au sol, les préparatifs en vue d'une possible invasion de l'enclave palestinienne se poursuivent, dans ce qui s'apparente aussi à une guerre psychologique. Plus de 30'000 réservistes sont sur le pied de guerre.
«Nous préparons les prochaines étapes de l'opération, pour que les forces soient prêtes à entrer sur le terrain,» a déclaré samedi le porte-parole de l'armée, le général Almoz Moti.
Le plus meurtier
Dans l'après-midi de samedi, un véhicule de l'armée israélienne en patrouille le long de la clôture de sécurité entre Israël et la bande de Gaza a été touché par des tirs qui n'ont pas fait de victimes. Vendredi, deux soldats avaient été blessés par un missile antichar, illustrant les risques d'une opération terrestre.
Ce conflit est le plus meurtrier depuis l'opération «Pilier de Défense» en novembre 2012, qui avait déjà pour objectif de faire cesser les tirs de roquettes de Gaza. Les hostilités avaient fait 177 morts palestiniens et six israéliens.
Vendredi soir, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a affirmé que son pays résisterait à toute ingérence internationale en vue d'un cessez-le-feu.
Réactions
Le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi a prévenu samedi que l'escalade du conflit entre Israël et le Hamas à Gaza coûterait d'autres «vies innocentes».
Le ministre des Affaires étrangères iranien Mohammad Javad Zarif a appelé à la «fin immédiate» des bombardements israéliens sur Gaza. Il a ouvertement critiqué les Etats-Unis pour leur inaction face à la mort de civils, dans une interview sur la chaîne américaine NBC.
Le chef de la diplomatie britannique, William Hague, s'est pour sa part dit «extrêmement préoccupé» par la situation à Gaza. Il s'est entretenu au téléphone avec le président palestinien Mahmoud Abbas.
Tony Blair, émissaire du Quartette pour le Proche-Orient, est arrivé samedi au Caire pour des discussions sur le conflit. Une réunion ministérielle de la Ligue arabe est prévue lundi pour discuter de la détérioration de la situation à Gaza.