FootballJacobacci: «Notre jeu mériterait un meilleur classement»
Le coach du FC Lugano retrouvera dimanche le FC Sion, ce club qu’il avait sauvé de la relégation voici deux ans. Il évoque aussi les particularités d’une équipe parfois difficile à cerner

- par
- Nicolas Jacquier

Maurizio Jacobacci, coach d’un FC Lugano qui tremble de moins en moins…
Dans un championnat de Super League réparti en plusieurs blocs, le FC Lugano fait figure d’oublié. Faut-il considérer le club tessinois comme la lanterne rouge du peloton de tête dans la mesure où il est décroché, accusant déjà six points de retard sur Zurich? Ou Lugano, qui précède Thoune (8e) de sept points, ne serait-il pas plutôt le confortable leader du groupe des attardés? C’est l’une des questions que LeMatin.ch a posées à Maurizio Jacobacci au moment où celui-ci s’apprête à retrouver dimanche Tourbillon et ce FC Sion qu’il avait entraîné de février à septembre 2018 (24 matches), en assurant notamment son maintien.
Si l’on vous dit que Lugano est une sorte d’oublié sur la planète foot suisse, vous validez?
Sans doute existe-t-on différemment que les autres. Oublié, on l’est déjà par notre situation géographique, le Gothard faisant office de barrage. Mais ici, au Tessin, les gens se rendent compte de la qualité du travail que l’on effectue.
Aujourd’hui, alors qu’il reste cinq journées, c’est quasiment fait, le maintien est acquis, non?
Du tout. Tant que cela n’est pas fait mathématiquement, on n’est pas sauvé. Pas question de baisser la garde en se montrant moins vigilant. Il faut continuer à lutter, en regardant ce qui se passe derrière.
Vous placez la barre du maintien à quelle hauteur?
Selon mes calculs, 39 points devraient normalement suffire mais pour être vraiment tranquille, il en faudrait 40. Quand on se bat, il faut viser le maximum.
«Sans doute existe-t-on différemment que les autres. Oublié, on l’est déjà par notre situation géographique»
Comment définiriez-vous votre équipe, capable de tout, de mener par exemple 3-0 à Lucerne à la mi-temps avant de concéder une égalisation frustrante (3-3)…
Ah ce match... On aurait encore pu le gagner à l’ultime seconde mais le poteau s’en était mêlé (ndlr : repoussant un tir de Lavanchy à la… 94e!). Globalement, par rapport à ce que l’équipe a montré, on mériterait d’avoir six points de plus, ce qui signifie que l’on serait en train de lutter pour une place européenne. Notre qualité de jeu mériterait un meilleur classement. Mais je suis fier de mes joueurs, lesquels ont démontré qu’ils avaient du répondant.
Dimanche coïncidera avec votre retour officiel à Tourbillon, mais sur le banc d’en face… Que reste-t-il de votre période valaisanne?
J’ai vécu de belles choses à Sion, notamment le maintien en Super League au printemps 2018, suite à notre victoire contre Saint-Gall. Avec un public magnifique et une équipe qui avait du foot en elle. Toutes ces émotions-là ne s’oublient pas.

Le 13 mai 2018, Maurizio Jacobacci, qui avait succédé à l’Espagnol Gabri en février, avait été porté en triomphe par les joueurs du FC Sion après un succès contre Saint-Gall (3-2) qui avait assuré le maintien des Valaisans en Super League à une journée de la fin du championnat.
«J’ai vécu de belles choses à Sion. Avec un public magnifique et une équipe qui avait du foot en elle»
Avez-vous suivi le derby de la Maladière et ce triste 0-0 de jeudi soir?
Bien sûr. Même si chacun se connaît bien, et plus facilement que s’il y avait 18 ou 20 équipes dans l’élite, il y a toujours quelque chose à apprendre, une faiblesse à repérer, etc.
Avec le risque sanitaire de nouveaux cas de Covid-19, ira-t-on au bout de cette saison tellement spéciale?
Je l’espère. Ce serait triste de ne pas terminer la saison en raison d’un nouveau problème de coronavirus. Surtout en raison des conséquences qu’un tel arrêt ne manquerait pas de provoquer.
Quand vous déplacerez-vous?
Ce samedi. On aurait déjà dû voyager vendredi mais dès l’instant où le match a été décalé d’un jour, on s’est arrangé avec l’hôtel.