Basketball«J'ai envie de dire aux jeunes de ne jamais se décourager»
Submergé par tant de sourires émerveillés, le Vaudois et seul Suisse de NBA, Thabo Sefolosha, est retombé en enfance le temps d'un après-midi, à l'occasion du Thabo Rivella Day à Vevey.
- par
- Cyrill Pasche
Il n'y avait malheureusement pas de place pour tout le monde, le samedi 29 juin dernier à Vevey, lorsque Thabo Sefolosha (29 ans), le seul Suisse de NBA, a dirigé un entraînement destiné aux jeunes de la région.
L'événement phare de la journée affichait complet depuis belle lurette lorsque les plus chanceux, répartis en deux équipes, se sont appliqués, consciencieusement, à exécuter les consignes de leur idole. Il n'y avait pas de place pour tout le monde, mais la tentation était trop forte pour ceux qui sont restés sur le carreau. Quel amoureux du basket n'aurait pas discrètement «forcé» le passage pour quelques paniers avec une star de NBA? «Lorsque j'étais gosse, j'aurais fait exactement la même chose», sourit Sefolosha, que tous ces gamins, ébahis, cherchaient désespérément du regard dans la salle des Galeries du Rivage.
Le Vaudois de l'Oklahoma City Thunders est en quelque sorte retombé en enfance, chez lui à Vevey, là où il a grandi, le temps d'un après-midi. «Quand je vois ces visages émerveillés, cela m'amuse, confesse-t-il. Je n'ai jamais demandé à devenir un modèle pour la jeunesse, mais, puisque c'est le cas, j'essaie de partager ce que j'ai la chance de vivre grâce au basket. Le seul conseil que j'aie envie de leur donner, c'est de ne jamais se décourager et de croire en eux.»
Un garçon plutôt calme
De retour en enfance le temps d'un après-midi donc, Thabo Sefolosha s'est souvenu de la sienne. Une enfance «tout à fait normale», se rappelle-t-il, lui qui a grandi dans une famille recomposée au milieu de trois frères et deux sœurs. L'agitation, l'animation, l'effervescence au quotidien, le Vaudois de NBA les chérit encore aujourd'hui. «Mais, moi, j'étais plutôt quelqu'un de calme, souligne-t-il. A part à l'école, où j'aimais bien faire le clown en classe. Je n'étais pas très studieux, mais je faisais bien mon travail. J'étais plutôt bon en histoire et en géographie. Plus tard, je me suis intéressé à la médecine. Si je n'étais pas devenu professionnel en NBA, peut-être que j'aurais suivi une de ces voies-là. Qui sait?»
Comme tous ces jeunes basketteurs en herbe qui, conquis, sont accourus pour écouter ses conseils, Thabo Sefolosha rêvait aussi, à leur âge, de devenir un joueur professionnel en Amérique du Nord. «Je m'étais même dessiné en joueur de NBA, raconte-t-il. Je m'imaginais déjà là-bas, aux Etats-Unis, au milieu de toutes ces stars…»
Entre musique et sport
Influencé par une famille d'artistes, Thabo Sefolosha a touché à tout dans sa jeunesse, sans pression aucune. «Beaucoup de musique. C'était quelque chose d'important chez nous. Je jouais de la batterie et de la trompette.» Mais le sport, au final, a pris le dessus. «Avec mon frère aîné (ndlr: Kgomotso, 30 ans), nous passions notre temps à jouer dehors: au foot au début, puis au basket par la suite, que nous avons appris à aimer sur les playgrounds du quartier.»
Le frangin, Kgomotso, qui lui aussi a joué au niveau professionnel en France, se remémore volontiers ces années d'insouciance. «Thabo et moi, nous étions inséparables. Nous partagions les mêmes passions. Mais il ne disait pas grand-chose, il se contentait de suivre. Jusqu'à l'âge de 17 ans, je le battais tout le temps au basket. Après, c'est devenu de plus en plus compliqué», se marre-t-il. Aujourd'hui, Kgomotso est fier de son «petit frère». Quant à tous ces enfants accourus à Vevey, ils sont fiers d'avoir croisé leur idole. Et ils rêvent de suivre ses pas, un jour.