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Hooligans à Lausanne«J'ai eu la peur de ma vie»

Deux commerçants de la rue du Petit-Chêne racontent l'arrivée mouvementée des «supporters» du FC Servette dans les environs de la gare, hier.

par
Pom

C'est peu dire que Giuseppina, tenancière du Marché de Luce, non loin de la gare de Lausanne, ne s'attendait pas à vivre tant d'émotions, hier soir,. «Comme il y avait un match, je pensais que les gens venaient pour faire la fête». Hélas pour elle, la «fête» n'a pas vraiment été au rendez-vous puisque lors de leur virée en direction du centre ville, contraire aux directives de leur propre service d'ordre, les supporters grenats sortis du train lui ont tout simplement causé «la peur de sa vie».

«Je saurai pour la prochaine fois»

En cause, le jet d'un fumigène, à la manière d'une grenade, à l'intérieur de son petit commerce. «Je m'étais caché vers la poubelle, à côté de l'entrée. J'ai essayé de le chasser avec le pied, mais je n'y suis pas arrivée alors je suis sortie.» Et d'expliquer qu'il lui a déjà fallu plus d'une heure pour enlever le gros des traces de «l'explosion» de l'objet. Ce dernier par chance n'a pas déclenché d'incendie malgré la présence des journaux dans l'échoppe. «Après ça, la police m'a dit qu'il fallait fermer ma porte, dans ce genre de situation. C'est vrai que je n'y avais pas pensé avant. Mais je ne pensais pas que ça se passerait comme ça. Je saurai pour la prochaine fois.»

Moins marqué, mais peut-être plus virulent, Vakkas, du kebab d'en face estime pour sa part «qu'il faut amener la police turque à Lausanne» pour calmer les ardeurs des hooligans. «J'avais trois ou quatre clients dans le restaurant, qui n'ont pas pu sortir. Mais je n'avais pas peur. Au pire, ils auraient cassé une vitrine, ou m'auraient insulté. De toute façon je n'aurais sans doute pas compris grand chose.» L'irruption des supporters a par contre fait plus de tort à son business puisqu'elle eu lieu à une heure de pointe: lorsque les pendulaires quittent le travail pour aller prendre le train.

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