Tennis«J'ai pris la bosse et volé cent mètres plus bas»
Depuis Dubaï, Roger Federer a exhumé le souvenir d'une sortie à ski «de dingo» avec Marc Rosset qui aurait pu mal tourner.
- par
- Sport-Center
Les Fêtes de fin d'année sont un moment idéal pour se retourner. On peut se féliciter d'un succès, regretter une mauvaise décision ou apprécier tel ou tel coup de pouce du destin. Roger Federer en a fait de même il y a quelques jours à Dubaï. Lors d'une interview à découvrir dans le Matin Dimanche, «le Maître» a lâché cet aveu. «Si je regarde en arrière, je n'ai pas toujours été rigoureux et prudent comme aujourd'hui. Entre 16 et 22 ans par exemple, j'ai parfois fait n'importe quoi à côté du tennis et j'aurais pu me blesser de façon irréversible. J'ai bien conscience d'avoir été chanceux, surtout quand je suis allé skier comme un dingo avec Marc Rosset au retour d'un Open d'Australie.»
Il s'endort au resto chinois
Une sortie à ski vieille de presque 20 ans qui est restée intacte dans la mémoire de Roger Federer. «Je lui ai dit: «allez, je prends cette bosse» et j'ai volé dix mètres pour me retrouver cent mètres plus bas… Marc a d'abord rigolé puis il a eu très peur. Il y a eu quelques moments comme ça, comme quand je suis tombé à vélo, à Écublens et à Bâle, où j'ai conscience que les choses auraient pu tourner d'une tout autre manière.»
Joint par téléphone, Marc Rosset n'a pas besoin qu'on lui rafraîchisse la mémoire. Il rigole de bon cœur à l'évocation de cette cabriole. «C'était juste avant d'affronter l'Australie en Coupe Davis à Zurich, lorsque Jakob (Hlasek) ne m'avait pas retenu. On avait passé deux ou trois jours ensemble à Crans-Montana, juste après notre retour d'Australie. Roger avait plus de mal que moi à encaisser le décalage horaire; je me souviens qu'il s'était endormi un soir au resto chinois.»
Comme Peter Müller
Et cette fameuse chute à ski, était-elle si impressionnante? «Ah oui, quand même. On était sur la piste de la descente dames, là où il y a un enchaînement de deux bosses. Après c'est toujours la même histoire, la première fois tu passes tranquille. La deuxième, tu pousses un peu le schuss. Et à la troisième descente, je vois un gars me dépasser à fond pour prendre le saut façon Peter Müller. Sauf qu'en l'air, il perd l'équilibre et part en arrière. Là, je me suis dit: «on est mal». Il était dans la neige. Je suis arrivé vers lui et, quand il m'a dit «ok», j'étais vraiment soulagé.»
C'était en janvier 2000, soit il y a presque vingt ans. Roger Federer avait 19 ans. Il était 61e mondial et venait de se faire balayer à Melbourne par Arnaud Clément. Un saut mal maîtrisé sur les pistes de Crans-Montana aurait pu changer l'histoire du tennis, sans que l'on s'en rende vraiment compte.