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Twitter«Je me fais iech», la «borecore» attitude des ados

Depuis quelque temps, les jeunes trouvent cool d'étaler leur ennui à la face du monde. On s'est demandé pourquoi.

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Raconter son ennui en ligne, un nouveau phénomène de mode?

Raconter son ennui en ligne, un nouveau phénomène de mode?

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Il y a d'abord eu l'effet "normcore", ou l'art de revendiquer une certaine nonchalance, un non-style parfaitement assumé. L'idée de base est d'avoir l'air complètement normal, du T shirt à la coupe de cheveux, en affichant un mépris certain pour les marques et tout ce qui a trait à une quelconque tendance. Ce mouvement a passé.

Aujourd'hui c'est le "borecore" qui a la cote. Ce terme, d'abord utilisé pour parler de musique ennuyeuse, a été repris par Jenna Wortham, du New York Times Magazine début avril. Il signifie en gros "Je m'ennuie grave, je l'assume et je le dis". Le Monde a ensuite parlé du sujet en évoquant ce «partage du rien» et ce matin, le web s'interrogeait: c'est quoi ces ados qui dépriment?

Ce sentiment d'ennui se décline sur la toile en courtes vidéos sur les sites YouNow ou Vine, en tweets mornes et déprimés, ou encore en photos sur Instagram ou Snapchat. Plus c'est vide et inutile, mieux c'est. Les photos, un peu grisâtres, montrent des jeunes avachis ou des situations peu engageantes «Moi, en mode loukoum sur mon canapé», «Je ne suis pas allée à l'école aujourd'hui», «Mon chat roupille bêtement». Les contenus sont associés au hashtag #bored ou, en français, "je me fais iech".

Pas très passionnant de prime abord, mais le phénomène interpelle: imaginons que les ados en aient vraiment marre, qu'ils saturent du virtuel, qu'ils rêvent d'autre chose? Du vrai, du concret, de l'humain. Ils éteindraient alors tous leurs smartphones et organiseraient une grande fête, la «Yolo Party», en l'honneur du fameux mot-clé "On ne vit qu'une fois".

Je m'ennuie et je le dis sur Twitter

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