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Meurtre de Cointrin«Je n'ai jamais tué quelqu'un»

Le tueur présumé, un Fribourgeois de 45 ans, nie farouchement toute implication dans la mort de Pierre S.

Valérie Duby
par
Valérie Duby
Devant le palais de Justice: la mère de Carole et Robert Assael, avocat.

Devant le palais de Justice: la mère de Carole et Robert Assael, avocat.

Christian Bonzon

«Je ne suis pas un monstre.» P., le Fribourgeois de 45 ans accusé d'avoir abattu Pierre S. de deux balles dans la tête dans son appartement de Cointrin (GE) se tourne vers la famille de la victime. «Je n'ai jamais tué quelqu'un ! Je n'ai pas peur de vous regarder en face !» Ce monteur électricien de profession, cavalier et propriétaire de chevaux qui connaissait des difficultés financières depuis 2005, se fait rappeler à l'ordre par le président du tribunal criminel de Genève, Pierre Bungener. Le père de la victime, qui souffre de problèmes cardiaques, est en larmes et doit sortir de la salle.

L'interrogatoire de P. dure depuis 9 heures ce matin. P. n'a pas peur de tenir tête au tribunal. Il monte le ton. Il jure. Jamais, assure-t-il, Carole (l'ex-femme de la victime qui a commandité le meurtre) ou qui que ce soit ne lui a proposé de tuer un homme: «Si on l'avait fait, j'aurais dénoncé ces gens à la police. Comme je l'ai fait à l'époque avec mon ex-amie qui importait illégalement des chevaux de France en Suisse. Je ne voulais pas que des maladies, des saloperies, contaminent la moitié des chevaux du pays.»

P. ne nie pas avoir rencontré Carole et sa mère via J., professeur d'équitation neuchâtelois. C'était le 1er novembre 2008 à l'institut équestre national d'Avenches, un peu plus de trois semaines avant la mort de Pierre. «Elles cherchaient des boxes pour six chevaux, c'est tout.» Et de dénoncer le travail qui a été fait par la police et la justice : «On m'a même accusé d'avoir tué ma femme.»

Le soir du crime, P. se trouvait pourtant bel et bien à Genève. En résumé, il dit être allé voir des prostituées aux Pâquis: «Je n'ai rien fait de mal si ce n'est, une fois, trompé mon amie.» Le dossier du tribunal est rempli de relevés et d'écoutes téléphoniques qui mettent en cause P. Son interrogatoire continue. Le procès se poursuit cet après-midi avec, normalement, les auditions de Carole et de sa mère.

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