Simona, vous venez de couvrir, en deux jours, près de 1400 kilomètres sur le circuit de Palm Beach, en Floride, c'est un record, non? C'est une nouvelle expérience. Jamais je n'avais encore passé autant de temps dans une voiture de course.

Et? Eh bien, j'ai hâte de retrouver ma monoplace.

Il y a du masochisme chez vous? Pas du tout. C'est la première fois de ma carrière que j'ai l'honneur de participer au développement d'une toute nouvelle voiture dès ses premiers tours de roues. C'est un travail passionnant.

A vous entendre, la saison 2012 s'annonce belle? L'IndyCar connaît une petite révolution cette année puisque, au contraire du passé récent, la motorisation est à nouveau ouverte à des marques différentes. Deux géants, Honda et Chevrolet et un plus «petit», Lotus, vont donc s'affronter. C'est un défi formidable.

Mais un défi qui commence de rien? Oui et non, puisque nous venons de couvrir les tout premiers tours avec la Lotus. Mais le constructeur du moteur, Judd, est un habitué de la compétition. Ce moteur - un V6 double turbo - n'a pas connu le moindre souci jusqu'à présent.

C'est comment, être pilote de test? C'est être à l'écoute de sa voiture et de ses ingénieurs. A chaque modification, ma mission était d'aligner un grand nombre de tours dans un rythme le plus régulier possible, afin que les techniciens puissent ensuite traduire les multiples informations que nous procurent les relevés de télémétrie. C'est un nouveau métier, mais c'est surtout une grande fierté.

Surtout que vous semblez avoir fait l'unanimité. Quand Olivier Picquenot, le manager de Lotus IndyCar dit: «Simona a fait un job fantastique durant quatre jours, elle souriait en permanence et elle a donné un très bon feedback à nos ingénieurs», cela doit vous faire plaisir? Bien sûr, parce que moi aussi, j'ai un énorme plaisir dans ce projet. Pendant ces essais, les ingénieurs ont été ouverts à tout, ils m'ont tout montré, tout expliqué et notre collaboration s'est entamée dans un climat sérieux, sur le plan du travail, mais détendu au niveau humain. Et ça, c'est parfait pour entamer une telle aventure.