Interview«Je suis resté un grand enfant»
Jeune papa depuis le début de l'année, Robert Downey Jr revient en Iron Man dans «The Avengers», son personnage fétiche.
- par
- Henry Arnaud
Costume foncé d'un grand créateur italien, petites lunettes teintées pour cacher ses rides sans masquer son regard espiègle, Robert Downey Jr, 47?ans, est habillé comme une star de Hollywood. «Ne me posez aucune question sur ma tenue, c'est mon épouse qui choisit ce que je porte», dit-il dans la suite du palace de Beverly Hills où il vient présenter «The Avengers», qui sort demain sur les écrans romands. Le comédien s'excuse presque de devoir garder ses lunettes: «Mes nuits sont courtes ces dernières semaines, donc j'ai un peu la tête ailleurs», avoue le jeune papa. Dans «The Avengers» il reprend son rôle de Tony Starck, alias Iron Man.
Comment êtes-vous dans votre vie privée? Je suis un mari et un papa. Je fais tout ce que je peux pour être dans le coup. C'est dur lorsqu'on a un ado bientôt adulte qui vous rappelle souvent que vous êtes vieux ( rires ).
Vous êtes aussi un jeune papa. Votre épouse a accouché d'un fils, Exton, le 7 février. Je vis une seconde jeunesse. Je suis le plus heureux des hommes. Mais je réalise que les années passent, car je suis beaucoup moins résistant qu'avant si je n'ai dormi que trois heures. Avoir un bébé, c'est formidable, mais se réveiller toutes les deux heures est beaucoup moins drôle.
Que pense votre fils aîné, Indio, de son papa héros? A 18?ans il a d'autres centres d'intérêt que d'avoir des jouets à l'effigie de son père. Des deux, c'est moi qui suis le plus excité à l'idée de voir ma tête sur des emballages de hamburger!
Quel est votre meilleur souvenir avec lui? J'adore emmener Indio avec moi en voyage lorsqu'il ne va pas à l'école. L'un des plus beaux endroits où nous avons été tous les deux est en Australie. Je me souviens d'un séjour avec mon fils sur l'île de Tangalooma, où il y a d'immenses dunes de sable. Nous avions passé une journée à faire de la luge sur les dunes et l'on peut dépasser facilement les 50?km/h. C'était fun et excitant… Indio riait aux éclats. J'en garde un souvenir ému car nous étions comme seuls au monde.
Votre fils parle-t-il couramment français? Mieux que moi en tout cas! Indio a appris le français à l'école et il le pratique aussi souvent que possible. A Montréal j'étais fier de l'entendre converser avec les Québécois dans votre langue. Il me servait d'interprète.
Quel genre de père et de mari êtes-vous? Je suis un homme dévoué. Susan a changé ma vie. Elle me connaît mieux que moi-même (ndlr: Robert a épousé la productrice Susan Levin en août 2005). Nous formons un couple et un duo car je lui demande conseil pour toutes mes décisions de carrière.
Dans «The Avengers», vous reprenez le rôle de Tony Stark. En quoi vous ressemble-t-il? Vous voulez dire est-ce que je suis aussi dragueur et alcoolique que lui? Disons que je l'ai été, mais que tout cela n'est plus que du passé. Maintenant je me contente de jouer un mec qui branche les filles au cinéma. Je m'éclate avec ce personnage, car il est plus vrai que nature.
Quel a été le plus gros challenge sur le tournage de «The Avengers»? L'entraînement, car je devais absolument gagner des muscles et du volume pour être crédible. J'ai commencé la préparation physique plusieurs mois avant le tournage. J'utilisais chaque arrêt sur le plateau pour lever des poids, faire des abdos et des pompes. Je n'ai jamais avalé autant de créatine de ma vie! C'est supposé aider à l'augmentation de votre masse musculaire, mais je ne suis pas persuadé de l'efficacité (rires). J'étais tout content lorsque mes biceps augmentaient d'un centimètre sauf que le gars qui me servait de doublure avait des bras comme mes jambes!
Vous est-il difficile d'abandonner Tony Stark? J'avoue qu'il me manque déjà. Je suis resté un grand enfant. Il suffit qu'on me parle d'Iron Man pour que j'entre de nouveau dans la peau du personnage. Il m'arrive encore de me regarder dans la glace et de me demander qui je suis. Je connais des acteurs qui ont pété les plombs après un rôle aussi important.
Vous alternez entre Iron Man et Sherlock Holmes. Qu'est-ce qui vous attire chez ce dernier? Sherlock est un rôle historique anglais et un gars mythique pour de nombreuses générations. C'était un magnifique défi.
Quelle est la chose la plus extravagante que vous ayez faite avec votre argent? Je ne suis pas du genre à faire des folies. Je gagne beaucoup moins que les autres acteurs de ma génération ( ndlr: env. 13,5 millions de francs pour jouer Holmes en 2011). J'espère bien réussir à changer cela rapidement (rires).