Un chasseur fribourgeois est accusé de braconnage. Serge Marmy aurait volontairement tiré un chevreuil hors de la période autorisée. Lui certifie qu'il visait un renard. Les membres de la section broyarde des chasseurs fribourgeois, dont il est président, se sont indignés dans La Liberté d'hier. Son permis de chasse a été retenu, une procédure judiciaire est en cours. Serge Marmy, chasseur depuis plus de dix ans, s'explique pour «Le Matin».

Si le chevreuil a bien été touché par du plomb, c'est vraisemblablement par moi, vu que je suis le seul à avoir tiré à ce moment-là. Mais je ne le visais pas. Je visais un renard.

Je ne me suis pas trompé. Lorsque je visais le renard, je n'ai pas vu de chevreuil. Ce n'est qu'après mon tir que j'en ai aperçu deux qui s'enfuyaient, sans doute effrayés par le bruit. Pas une seconde je n'ai pensé en avoir touché un.

Je n'ai pas vu les chevreuils, ils devaient donc être couchés, cachés par quelque chose. J'ai parfaitement identifié ma proie, mais quand on chasse, tout va très vite.

En fait, c'est une dame qui a trouvé le chevreuil à l'autre bout de la forêt et a appelé le garde-chasse. Il est alors venu me voir, ce qui m'a surpris. Cela faisait au moins 30 minutes que je cherchais le renard que je pensais avoir touché, car il y avait du sang.

Franchement, si je voulais braconner, est-ce que je le ferais quand il y a de la neige et qu'on peut voir les traces des bêtes? Et ce alors qu'il y a cinq personnes avec moi? Et est-ce que je resterais sur place près d'une demi-heure pour chercher ma proie? Ce serait vraiment débile, personne ne ferait ça.

Quand on a de la réussite à la chasse, cela fait forcément des jaloux. Et un président de section ne plaît pas forcément à tout le monde.

Je ne vais pas leur faire ce plaisir. Lors de l'assemblée de vendredi, je demanderai un vote de confiance, on verra alors le résultat. Quoi qu'il en soit, je ne vais pas en rester là. J'ai été accusé à tort, je vais prendre un avocat.