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MandatJim Yong Kim nommé président de la Banque mondiale

La présidence de la Banque mondiale reste en mains américaines.

Jim Yong Kim, ici avec Barack Obama.

Jim Yong Kim, ici avec Barack Obama.

Keystone

Le médecin Jim Yong Kim a été nommé sans surprise lundi à la tête de l'institution à l'issue d'une réunion de son conseil d'administration. «Les administrateurs ont choisi Jim Yong Kim comme président pour un mandat de cinq ans commençant le 1er juillet», a indiqué la Banque.

Jim Yong Kim Kim, médecin de 52 ans né en Corée du Sud, a été préféré par les Etats membres à sa rivale, la ministre des Finances nigériane Ngozi Okonjo-Iweala. Il deviendra le douzième ressortissant américain à présider cette organisation multilatérale d'aide au développement, succédant à Robert Zoellick.

Le candidat des Etats-Unis partait largement favori vu les soutiens qu'il avait glanés ces dernières semaines, et qui lui assuraient une avance confortable.

La nomination de Jim Yong Kim perpétue ainsi la tradition qui permet aux Etats-Unis et à l'Europe de se partager la présidence de la Banque mondiale et le poste de directeur général de l'institution- sœur, le Fonds monétaire international.

Plusieurs candidats

C'était cependant la première fois qu'il y avait plusieurs candidats à ce poste. «Les candidats finaux ont reçu un soutien de différents pays membres, ce qui est une indication du calibre de ces candidats», a souligné l'institution de Washington.

«Nous, administrateurs, souhaitons affirmer notre profonde estime pour tous les candidats, Jim Yong Kim, José Antonio Ocampo et Ngozi Okonjo-Iweala. Leur candidature a enrichi la discussion sur le rôle du président et la direction future de la Banque mondiale», souligne le communiqué de la Banque mondiale.

M. Ocampo, économiste colombien, s'était retiré de la course vendredi, faute de soutiens suffisants. Quant à M. Kim, il était lundi à Lima, ville où il a passé une partie de sa carrière dans les années 1990 à lutter contre la tuberculose.

Système dépassé

Mme Okonjo-Iweala, qui a porté jusqu'au bout la première candidature non américaine à la présidence de la Banque mondiale, a tenté de remettre en cause la tradition.

Pour elle, Américains et Européens «ont la responsabilité de ne pas perpétuer un système qui est dépassé de 60 ans». La Nigériane est populaire auprès des fonctionnaires de la Banque, où elle a fait une carrière de 25 ans, entrecoupée de fonctions ministérielles dans son pays. Elle a occupé le poste de directrice générale de 2007 à 2011.

La candidate nigériane a jugé lundi avant l'élection que le choix pour ce poste n'était pas basé sur le mérite mais s'est félicitée d'avoir bousculé le processus de sélection.

Satisfaction américaine

Jim Yong Kim était peu connu, y compris dans son propre pays, avant d'être sélectionné par le président Barack Obama. Ce praticien de la santé publique suscite l'enthousiasme des militants des droits des malades, mais devra surmonter le scepticisme d'une bonne partie de la corporation des économistes, qui lui reproche une certaine inexpérience financière et diplomatique.

Les Etats-Unis et le président de la Banque mondiale Robert Zoellick ont salué la nomination de Jim Yong Kim. «Je suis convaincu que la Banque mondiale bénéficiera de la perspective nouvelle et des solides qualités de direction de M. Kim», a affirmé dans un communiqué le secrétaire au Trésor des Etats-Unis, Timothy Geithner.

(ats)

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