Josiane & Josette à deux doigts de l'implosion. La bouilloire lance son cri strident et interminable, elle fume, fulmine, rougit, chauffe! Une bouilloire, quoi. Si ce n'est que nous parlons de la tête de Josiane. Colère à peine contenue, les oreilles tournoient et le divorce est imminent. Les JJ sont au bord du précipice. Et pour quelle raison? Josette aime la fourrure (pas n'importe laquelle, pas n'importe comment), Josiane préfère se balader toute nue.

– «Écrire un article sur ça? Tu perds la boule ma pov' Jo! Jamais de la vie, c'est polémique, c'est démodé ! Ça n'intéressera que Mamie Jeannette qui a mis tous ses manteaux au coffre et du coup ne met plus le nez dehors! Pov' vieille... Et puis nous aurons toutes les Brigitte Bardot de ce monde sur le dos ! Bravo, alors je dis BRAVO!» (Nous vous épargnons l'intégralité de la tirade, vous avez sans doute mieux à faire)

Mais notre Josiane nationale avait-elle seulement un instant approché son carnet de notes d'une boutique de fourrure une seule fois dans sa vie? On ne dit pas qu'on n'aime pas si on n'a pas goûté. Séquestrée, assommée, droguée, ligotée, héliportée, Josiane se réveille au beau milieu de la boutique de Règne Fils. Et puisque ce n'est, a priori, pas une imbécile, peut-être changera-t-elle d'avis...

La mauvaise foi peut parfois faire des miracles mais a bien failli signer le testament de JJ. Tout ça pour quelques poils. C'est sûr, on peut ne pas aimer, se dresser contre l'utilisation de cuir, de plumes, de peau, de tout ce qui provient de l'animal et qui finit sur nos épaules frissonnantes. Mais ça existe. Il y a de l'offre et de la demande. Alors autant que l'offre soit sensible au respect des traditions artisanales ainsi qu'à la dignité de l'animal.

Les pièces de la maison Règne Fils, depuis la succession dudit fils, sont entièrement dessinées à Genève, puis fabriquées à la main dans des ateliers suisses, français et italiens. Les peaux, toutes sélectionnées, vérifiées, inspectées pour assurer une esthétique irréprochable au naturel, sans traitement ni artifice, proviennent de fermes éco responsables, raisonnées, bio pour la plupart, qui abattent les bêtes pour l'industrie agro-alimentaire ou pour la régulation des espèces.

Et c'est là que la magie a opéré. Josiane s'est trouvé son modèle préféré. Pas de renard, de vison ou de zibeline mais du mouton. Parce que, que fait-on de la peau de l'agneau qu'elle a mangé hier soir, hein?! On ne peut pas être omnivore et s'indigner que des animaux soient abattu. À condition, évidemment, que ce soit avec des normes extrêmement strictes, un cahier des charges et des obligations les plus respectueuses du bien-être animal. C'est possible. D'ailleurs, Monsieur Règne fils a pris le parti (risqué) de ne pas mettre l'accent sur cet aspect de son commerce (pourtant très intéressant et plutôt dans l'air du temps d'un point de vue marketing) car il estime que c'est une évidence et que tous les fourreurs se devraient d'être fournis de cette manière, avec ces contraintes éthiques.

Provenant de multiples espèces de par le monde, du Béarn à la Namibie en passant par la Toscane, les manteaux en mouton sont confectionnés sans doublure, sont tous réversibles et imaginés avec des coupes contemporaines. Le soin apporté est sans conteste et les prix restent dans une fourchette tout à fait habituelle (pour de la fourrure). La marge de bénéfice est plus faible, les campagnes de pub bien moins présentes que pour d'autres enseignes, mais tant pis. L'essentiel est dans le travail artisanal digne et de qualité.

Ce n'est donc pas du tout pour des raisons de goût et de positionnement que Josiane est ressortie les mains vides de la boutique. Il faut qu'elle économise un peu...

Un dernier mot? Il sera pour le cadre, joliment et sobrement décoré dans des tons clairs. Et puis le sol est incroyable! Conquises les Jo.

Cet article vous a été concocté par le blog JJSphere: les bons plans, les rencontres et les voyages des blogueuses Josiane&Josette!