La levée de l'épaisse couverture nuageuse devait également permettre de disputer les finales messieurs de saut à skis par équipes (grand tremplin) et de saut acrobatique en soirée (17h30 GMT), en plus des épreuves "à l'abri", notamment le bobsleigh et le patinage artistique. Mais dans le brouillard matinal, difficile de tirer sur une cible ou effectuer des figures aériennes. D'où deux nouvelles décisions de report. En biathlon, l'épreuve de mass-start (15 km), où Ole Einar Bjoerndalen pouvait devenir l'athlète le plus médaillé aux JO d'hiver, a été reportée. Initialement programmée dimanche soir, puis reportée à lundi matin, elle a finalement été renvoyée à mardi. Et l'épreuve de snowboardcross messieurs a été reportée à mardi 10h30 locales (06h30 GMT). Contraints de jongler avec un agenda chargé et les contraintes des télévisions, les organisateurs avaient, dans la matinée, annoncé l'annulation des qualifications. Les concurrents devaient directement prendre part aux huitièmes de finale. Ils ont finalement purement annulé les épreuves de la journée. "Notre plus gros problème, ce n'est pas la neige ou le soleil, mais le brouillard. C'est à cause du brouillard qu'il y a eu ces reports, nous suivons bien sûr la situation, mais il faut comprendre que les sports d'hiver sont un environnement imprévisible, c'est un environnement qui évolue tout le temps", a déclaré Mark Adams, le porte-parole du CIO, lors du point-presse quotidien. Selon les habitants de la région, la région de Sotchi est souvent sujette au brouillard. La ville côtière et le site de montagne de Rosa Khoutor se trouvent dans une zone climatique subtropicale, entre la mer Noire et la chaîne du Caucase. Le biathlon, disputé sur le plateau de Laura, est la discipline la plus touchée par le brouillard très humide qui transforme la neige en soupe épaisse. "La neige casse pour supporter le poids des appuis. Le pied s'enfonce d'un seul coup de 20 cm et donc c'est le salto avant assuré", a expliqué l'entraîneur français Stéphane Bouthiaux, membre du jury de compétition La course dames du jour (mass start sur 12,5 km) a d'ailleurs été émaillée de chutes dans les premiers tours, dans la neige molle. Mais la Bélarusse Darya Domracheva a évité les embûches pour décrocher une troisième médaille d'or, devant la Tchèque Gabriela Soukalova, et la Norvégienne Tiril Eckhoff. Elle devient la première femme à récolter trois titres en biathlon lors d'une même édition des Jeux. Le départ de l'épreuve a été donné après maintes hésitations. En biathlon, comme en snowboardcross, les réunions des jurys de compétitions et conciliabules d'entraîneurs se sont succédé dans la matinée et les athlètes ont trompé l'ennui en adaptant leur préparation, pour l'alimentation comme pour le matériel. C'est dans ces conditions que Bjoerndalen tentera de réussir son pari. S'il monte sur le podium mardi, le Norvégien, âgé de 40 ans, deviendra l'athlète le plus médaillé de l'histoire des jeux Olympiques d'hiver, alors qu'il doit pour le moment partager ce statut avec son compatriote fondeur Björn Daehlie (12 médailles). En attendant, lundi soir, si le brouillard ne revient pas, le Polonais Kamil Stoch, déjà vainqueur des deux titres individuels en saut à skis (petit et grand tremplins) à Sotchi, tentera la passe de trois par équipes. Ce carton plein n'a été réalisé qu'une seule fois, en 1988, par le Finlandais Matti Nykanen. Enfin l'épreuve de danse (patinage artistique) constituera le dernier temps fort de la journée. Le titre ne devrait pas échapper aux Américains Meryl Davis et Charlie White, double champions du monde (2011 et 2013) et vice-champions olympiques en 2010. Avant le programme libre, ils possèdent une confortable avance sur les trois autres prétendants au podium: les Canadiens Tessa Virtue - Scott Moir, les Russes Elena Ilinykh - Nikita Katsalapov, et les Français Nathalie Péchalat - Fabian Bourzat. Et là cette fois, c'est sûr, le brouillard ne perturbera pas les concurrents. pga/el