JaponJO-2020: le gérant du site de Fukushima envoie un message pour rassurer
Le gérant de la centrale accidentée de Fukushima a envoyé un message en anglais pour rassurer la communauté internationale, à quelques encablures du choix de la ville hôte des JO 2020 pour lesquels Tokyo est candidate.
Le Comité international olympique (CIO) va décider samedi à Buenos Aires qui d'Istanbul, Madrid ou Tokyo aura l'honneur d'accueillir les jeux Olympiques d'été dans sept ans. Bien jugée sur le plan technique et financier, la candidature japonaise subit toutefois l'impact des inquiétudes concernant la situation à la centrale Fukushima Daiichi, située à 220 km au nord-est de Tokyo, ravagée par le passage d'un tsunami le 11 mars 2011. "Avec le soutien du gouvernement japonais (...), nous tous, chez Tepco, nous oeuvrons sans relâche pour contrôler l'eau contaminée", a expliqué dans un message vidéo Naomi Hirose, le président de Tokyo Electric Power (Tepco) qui gère ce site atomique. Dans cette intervention mise en ligne jeudi, M. Hirose s'exprime, une fois n'est pas coutume, en anglais, de manière à s'adresser directement à la communauté internationale. Il a cherché à apaiser les craintes liées à la révélation ces dernières semaines d'une fuite de 300 tonnes d'eau radioactive par jour dans l'océan Pacifique, voisin de la centrale accidentée. "Nous pensons que l'impact est limité à la zone du port de la centrale nucléaire", a-t-il expliqué, affirmant: "Au vu des mesures que nous avons effectuées à trois kilomètres au large, il n'y a pas d'impact sur l'eau dans l'océan." Un porte-parole de Tepco interrogé par l'AFP a assuré que la date de diffusion de ce message, juste avant la décision du CIO, était "une simple coïncidence". "Nous préparions ce message depuis longtemps pour répondre aux inquiétudes d'autres pays à propos des fuites d'eau contaminée. Cela n'a rien à voir avec les jeux Olympiques", a-t-il ajouté. A Buenos Aires, la délégation japonaise a pourtant dû faire face à un déluge de questions du CIO à propos des conséquences de l'accident nucléaire sur l'environnement, la santé et sur d'éventuels JO à Tokyo. Le gouverneur de Tokyo, Naoki Inose, a martelé que les autorités avaient le contrôle de la situation. Le quotidien japonais à grand tirage Yomiuri a prévenu que pour l'emporter, les défenseurs de la candidature de Tokyo devraient "surmonter ce point faible lors de la présentation finale" du projet devant le CIO, à laquelle doit participer notamment le Premier ministre japonais, Shinzo Abe. L'accident nucléaire de Fukushima a été provoqué par un tsunami qui avait entraîné en mars 2011 l'arrêt du refroidissement des réacteurs. Ces derniers ont été considérés en état "d'arrêt à froid" au mois de décembre suivant, signifiant à priori que le plus gros de la crise était passé. Mais deux ans et demi après la catastrophe, Tepco peine toujours à faire face aux tâches titanesques de gestion de l'accident. Le démantèlement des réacteurs détruits devrait prendre une quarantaine d'années. si/pn/abk