États-UnisJoe Biden ne souhaite pas être un président «qui divise»
Quelques heures après l’annonce de sa victoire à l’élection présidentielle américaine, Joe Biden s’est exprimé depuis son fief de Wilmington samedi.
Le président américain élu Joe Biden a promis samedi d’être celui qui unifiera les États-Unis, après quatre ans de tumulte et de divisions. Il a célébré à Wilmington, dans son fief du Delaware, «une victoire convaincante» face au sortant Donald Trump.
Quelques heures après l’annonce des résultats de l’élection, devant une foule en liesse rassemblée en «drive-in», le démocrate a appelé les Américains à ne plus traiter leurs «opposants comme des ennemis». «Je m’engage à être un président qui rassemble et non pas qui divise», a-t-il lancé lors d’un discours enflammé.
Élu à 77 ans président des États-Unis, il met fin à une séquence politique inédite qui a secoué les États-Unis et le monde. Après quatre jours de suspense tendu, l’ancien vice-président de Barack Obama a franchi le seuil «magique» de 270 grands électeurs, grâce à ces victoires en Pennsylvanie et dans le Nevada.

Joe Biden a prononcé son discours de victoire dans son fief, à Wilmington, dans le Delaware.
Donald Trump, dont le mandat s’achèvera le 20 janvier, n’a, à ce stade, pas reconnu sa défaite. Dans un message épinglé comme «trompeur» par Twitter, il a au contraire continué à revendiquer une victoire qui lui aurait été volée. «J’ai largement gagné cette élection», a-t-il martelé en lettres capitales.
«Donnons-nous une chance»
Sans un mot pour son adversaire, Joe Biden a célébré sa «victoire convaincante», tout en tendant la main aux électeurs du président républicain dont il a dit comprendre la «déception». «Voyons-nous. Parlons-nous», «donnons-nous une chance», a-t-il insisté, sous le son des klaxons enthousiastes. Il est «temps de panser les plaies» du pays et d’en finir avec les «diabolisations».
Remerciant la «coalition large et diverse» qui a porté sa candidature, il a rendu hommage aux Noirs, qui ont joué un rôle central dans sa victoire. «Ils me soutiennent toujours, comme je les soutiendrai.» «J’ai fait campagne pour restaurer l’âme de l’Amérique», a-t-il répété.
Portant un masque noir, Joe Biden est arrivé en courant sur la scène de son discours de victoire, sur fond d’une chanson de Bruce Springsteen, comme pour démentir l’image de candidat vieillissant qui a pesé sur sa campagne menée en sourdine. Il sera le président le plus âgé de l’histoire des États-Unis au début de son mandat, en janvier.
«Pas la dernière femme», dit Harris
Sa colistière Kamala Harris entrera, elle, dans l’histoire en devenant la première femme à accéder à la vice-présidence. Toute vêtue de blanc, en hommage aux suffragettes, elle a affirmé samedi qu’elle ne serait «pas la dernière». La sénatrice noire de Californie a rendu hommage aux «générations de femmes», de toutes origines, qui lui ont «ouvert la voie».

Kamala Harris va entrer dans l'histoire en devenant la première femme à accéder à la vice-présidence.
Un tir de feu d’artifice a conclu la soirée, le nombre «46» s’inscrivant dans le ciel de Wilmington: Joe Biden va devenir le 46e président des États-Unis.
L’annonce de la consécration de Joe Biden a provoqué des scènes de liesse à travers les États-Unis. À Washington, des milliers de personnes ont afflué vers la Maison-Blanche et la Black Lives Matter Plaza, une partie de l’artère menant à la résidence présidentielle, renommée au printemps dernier pour dénoncer les violences policières contre les Africains-Américains.

La soirée s'est conclue par un feu d'artifice à Wilmington.
Passation de pouvoirs en janvier
La date de la passation de pouvoirs est inscrite dans la constitution: le 20 janvier. D’ici là, les États certifieront leurs résultats et les 538 grands électeurs se réuniront en décembre pour formellement désigner le président.
Donald Trump se trouvait, au moment de l’annonce des résultats, dans son club de golf non loin de Washington. Il a accusé Joe Biden de se «précipiter pour se présenter faussement» en vainqueur. Rien n’oblige le président républicain à le faire formellement, mais admettre sa défaite fait partie de la tradition à Washington.
Donald Trump a dès mardi soir adopté une posture très belliqueuse, promettant une véritable guérilla judiciaire. Le tempétueux président de 74 ans a échoué à se faire réélire, contrairement à ses trois prédécesseurs Barack Obama, George W. Bush et Bill Clinton.