États-Unis: Joggeur noir tué: demande d'enquête fédérale

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États-UnisJoggeur noir tué: demande d'enquête fédérale

Le ministre géorgien de la Justice a demandé une enquête fédérale sur le meurtre du jeune afro-américain Ahmaud Arbery, tué alors qu'il faisait son jogging.

Manifestation en Géorgie en réaction au meurtre d'Ahmaud Arbery, le 9 mai 2020.

Manifestation en Géorgie en réaction au meurtre d'Ahmaud Arbery, le 9 mai 2020.

AFP

Le ministre de la Justice de Géorgie (sud) a demandé dimanche une enquête fédérale sur la manière dont a été traitée l'affaire du meurtre d'un joggeur noir. Le crime a suscité une vive émotion dans le pays.

La victime a été abattue le 23 février dernier alors qu'elle faisait un jogging dans un quartier résidentiel de Brunswick, une ville de Géorgie, un Etat du sud des Etats-Unis. La police de Géorgie a annoncé jeudi l'arrestation et l'inculpation de deux hommes blancs, soupçonnés de l'avoir abattu alors qu'il n'était pas armé.

Le délai de 74 jours qui s'est écoulé entre le meurtre et les arrestations, survenues deux jours après la diffusion d'une vidéo du meurtre, suscite des questions.

«J'ai officiellement demandé au département de la Justice de mener une enquête sur le traitement de cette affaire», a écrit sur Twitter le ministre géorgien de la Justice, Chris Carr, liant son tweet au communiqué officiel adressé au département de la Justice à Washington.

M. Carr assure dans son communiqué que ses services «sont en faveur d'un examen complet et transparent de la manière dont l'affaire (...) a été traitée depuis le début». «La famille, la communauté et l'Etat de Géorgie méritent des réponses», déclare-t-il.

Vidéo virale

La diffusion mardi d'une vidéo du crime, devenue virale, avait relancé l'enquête. Sur cet enregistrement de 28 secondes fait par un téléphone cellulaire, on voit le joggeur courir dans un quartier résidentiel de Brunswick. Alors qu'il contourne un pick-up blanc sur lequel un homme se tient, il est stoppé par un deuxième homme qui l'agrippe. On entend trois coups de feu.

La séquence a provoqué une onde de choc et la mobilisation de plusieurs personnalités, dont la star du basket LeBron James et l'actrice Zoë Kravitz. Ces images sont «très dérangeantes», a jugé le président Donald Trump lors d'une interview vendredi sur la chaîne Fox. «C'est une situation très troublante».

La police a arrêté les deux hommes, de 34 ans et 64 ans, un fils et son père, qui vivent tous les deux à Brunswick. Selon le rapport de police de février, ils ont déclaré aux policiers qu'ils pensait qu'il s'agissait d'un suspect dans une série de cambriolages dans la région.

Le père a indiqué avoir pris un magnum .357 tandis que son fils a attrapé un fusil de chasse. Quand ils ont rattrapé le joggeur et que le fils est sorti du camion avec le fusil de chasse, sa victime a commencé à «l'attaquer violemment», a indiqué le père, selon le rapport de police. Le père a dit avoir vu son fils tirer sur le joggeur, qui est ensuite tombé au sol.

C'est la diffusion mardi d'une vidéo du crime, devenue virale, qui a relancé l'enquête. Sur cet enregistrement, on voit Ahmaud Arbery courir dans un quartier résidentiel de Brunswick. Alors qu'il contourne un pick-up blanc sur lequel un homme se tient, il est stoppé par un deuxième homme qui l'agrippe. On entend trois coups de feu.

Onde de choc

La séquence a provoqué une onde de choc et la mobilisation de plusieurs personnalités, dont la star du basket LeBron James et l'actrice Zoë Kravitz. Ces images sont «très dérangeantes», a jugé le président Donald Trump lors d'une interview vendredi sur la chaîne Fox. «C'est une situation très troublante».

Des centaines de manifestants, le visage couvert de masques pour se protéger du nouveau coronavirus, se sont réunis devant le tribunal de Brunswick pour réclamer justice. Dimanche, la police de Géorgie a par ailleurs arrêté un homme pour avoir lancé sur Facebook des menaces contre d'éventuels futurs manifestants.

Rashawn Smith, 20 ans, a été arrêté et «accusé de diffusion d'informations relatives à des actes terroristes», a annoncé la police dans un communiqué publié sur son site web. La police avait été mise au courant samedi «d'un post sur Facebook qui contenait une menace envers de futures manifestations concernant Ahmaud Arbery», précise le communiqué.

(AFP)

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