Euro 2016: Jusqu’à 15 ans de prison requis contre deux Russes

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Euro 2016Jusqu’à 15 ans de prison requis contre deux Russes

Jusqu’à 15 ans de réclusion criminelle ont été requis au procès des deux du Spartak Moscou accusés d’avoir laissé pour mort un fan anglais à Marseille lors de l’Euro 2016 en France.

Les affrontements dans la cité phocéenne.

Les affrontements dans la cité phocéenne.

KEYSTONE

Devant la cour d’assises des Bouches-du-Rhône, à Aix-en-Provence (sud-est de la France) l’avocat général, Christophe Raffin, a requis «le maximum légal» encouru pour violences volontaires ayant entraîné une infirmité permanente, soit «entre 14 et 15 ans», contre Pavel Kossov, auteur du premier coup de poing sur la victime. Contre Mikhaïl Ivkine, accusé d’avoir lancé une chaise vers la victime, il a demandé une peine qui ne soit pas supérieure à cinq ans, avec éventuellement du sursis.

«Non, ce n’était pas de la légitime défense, mais de l’illégitime défonce, la défonce de M. Andrew Bache», ce supporter anglais désormais handicapé à vie, a asséné l’avocat général, dénonçant «la lâcheté» des deux accusés. «Le foot rend fou», a regretté le représentant du parquet. Ce 11 juin 2016, à Marseille, il a en tout cas grièvement blessé M. Bache, 55 ans désormais, supporter de «Pompey», le club de Portsmouth.

Traumatisé, sans aucun souvenir même d’avoir mis les pieds en France pour venir voir ce match Angleterre -Russie prévu ce jour-là au stade Vélodrome, «Pepe de Pompey» a refusé de venir au procès. Seul son fils, Harry, a fait le déplacement, lors des deux premiers jours du procès, lundi et mardi, témoigner du calvaire de son père.

Soulignant «la coaction» à quelques mètres du Vieux Port, à 17h00, des cinq supporters russes repérés sur les images vidéos de l’agression, dont deux seulement ont été identifiés, l’avocat général a cependant fait «un distingo» entre les deux accusés, tous deux âgés de 34 ans.

Pour Kossov, auteur du premier coup de poing, qui allait «mettre KO» Andrew Bache, alors que celui-ci tentait de fuir «le raid» des supporters russes, et le faire tomber de tout son poids sur le sol, il a donc requis le maximum possible. Ce coup «peut avoir provoqué une déconnexion cérébrale chez la victime, comme un KO en boxe, un court-circuit», avait expliqué jeudi un expert médical, Michel Blanc, en se demandant «comment ce monsieur Bache est encore en vie».

Pour l’expert, cependant, les principaux dégâts ont sans doute été provoqués par un troisième supporter russe, celui qu’on voit asséner un violent coup de poing à la tête d’Andrew Bache, alors que celui-ci est au sol, inanimé. Problème: il n’a jamais été identifié.

L’avocat général a été plus clément envers Mikhaïl Ivkine, soulignant cependant qu’»en droit français, lancer une chaise vers quelqu’un, c’est une violence, une voie de fait. Et ce même si la personne n’est pas touchée", comme semble le démontrer une vidéo dévoilée à l'audience par la défense. Mais ces deux hommes sont bien «des hooligans», «des blacks blocks du football», a insisté M. Raffin, et ce jour-là c’est à «un raid, comme un commando paramilitaire», qu’ils ont participé.

Détenus depuis février 2018, après leur arrestation en Allemagne, alors qu’ils allaient voir jouer le Spartak à Bilbao (Espagne), Pavel Kossov et Mikhaïl Ivkine ont déjà fait deux ans et dix mois de détention provisoire.

(AFP)

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