Avant-matchKiki Crétin: «Mon cœur sera à Lausanne. Allez Ajoie!»
Le gardien qui, en 1992, a contribué à la deuxième ascension du club de hockey jurassien en ligue nationale A, a troqué sa canne contre un manche de guitare. Rencontre avant la finale de la Coupe de Suisse.
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- LeMatin.ch
Kiki Crétin cette semaine au Voyeboeuf: une image qu'on ne reverra plus dans une patinoire en pleine reconstruction.
Dans la patinoire du Voyeboeuf de Porrentruy, vouée à la démolition et trop petite pour abriter dimanche prochain la finale de la Coupe de Suisse de hockey qui opposera à Lausanne le HC Ajoie au HC Davos, Christian «Kiki» Crétin (46 ans) enfile le maillot porté en 1992, lorsque son équipe accédait pour la deuxième et dernière fois à la LNA.
Les hauts faits du HC Ajoie compilés. (Vidéo: YouTube/Kiki Crétin)
«Ces cars, ces trains en direction du Hallenstadion zurichois, c'était fou! J'ai senti tout un canton derrière l'équipe. Les défilés devant l'Hôtel-de-Ville, sous escorte policière, c'était comme à la Braderie!», se souvient l'ancien gardien du HC Ajoie, qui a terminé sa carrière sportive en l'an 2000 au HC Bienne, à 28 ans.
L'enfant du pays
Il y a 28 ans, l'équipe qui incarnait tout un canton périphérique avait Richmond Gosselin comme entraîneur, les étrangers étant Normand Dupont et Lane Lambert. À côté des stars québécoise, la coqueluche, c'était Kiki Crétin, l'enfant du pays.
Kiki Crétin au Voyeboeuf: l'ex garden a troqué sa canne contre un manche de guitare. (Image: Sébastien Anex)
La difficulté pour leurs successeurs? «L'engouement populaire, c'est un moteur, mais cette immense responsabilité peut être paralysante: il s'agira de garder confiance en soi en dépit de la pression», prévient Kiki Crétin. Avec cette remarque positive: «Ça ira: ils ne sont pas arrivés là par hasard». Son conseil? «Canaliser l'énergie et vivre le moment».
Silver Dust
Sa première guitare, cet natif de Courgenay l'a achetée à 16 ans avec son premier salaire de hockeyeur, lui qui était asthmatique. C'était une Mason rouge, avec un ampli.
Sa canne de hockey, Kiki Crétin l'a troquée contre le manche d'une guitare pour devenir en 2013 le leader du groupe rock Silver Dust. Mais Kiki se sent encore «bien vivant dans la famille du HC Ajoie».
Silver Dust - Forever (Vidéo: YouTube/SILVERDUSTRockTV)
L'an dernier, son groupe de rock métal a effectué une tournée plus rythmée qu'un championnat, avec 50 dates en 53 jours dans 26 pays européens, de la Finlande à la Grèce, en partageant l'affiche avec les géants Moonspell et Rotting Christ.
Match Ajoie-Bienne
«Avant d'entrer en scène à Munich, le 15 décembre dernier, je me suis connecté pour regarder le match Ajoie-Bienne sur mon écran», rapporte Kiki Crétin.
Dimanche prochain à 18 heures, Kiki Crétin ne sera pas à la Vaudoise aréna pour la finale, alors que 10% de la population du canton fera le déplacement. «J'ai trop d'obligations pour Silver Dust, mais mon cœur sera à Lausanne. Allez Ajoie!», affirme Kiki Crétin.
Kiki Crétin au Voyeboeuf: l'ex garden a troqué sa canne contre un manche de guitare. (Image: Sébastien Anex)
La star ajoulote maintient le contact avec l'entraîneur actuel Gary Sheehan. «Je suis fier de ce qu'il a fait!», insiste l'ancien chouchou du public ajoulot, qui a enfilé ses gants le printemps dernier pour un match de gala réunissant d'anciens joueurs.
Sur le bras
Des autographes, le rocker en signe désormais autant que par le passé mais pas sous la même identité: Kiki Crétin est devenu Lord Campbell, une figure qu'une fan anglaise s'est faite tatouer sur le bras!
Au programme en 2020: une participation à un gros festival à Madrid et un nouvel album concept, après «House 21» en 2018.
Teinté de pop
Son rock est teinté de pop, ses prestations sont baroques, costard et chapeau compris. En 2018, Silver Dust a joué en première partie du groupe finlandais Lordi, lauréat du Concours Eurovision de la chanson en 2006.
Vivre sa passion en gagnant sa vie, Kiki Crétin a vécu ce privilège deux fois. Avec une similitude, entre son masque de hockeyeur et son grimage de rocker: l'armure! La différence entre les deux rôles? «En sport, si t'es bon, à moins d'une blessure, tu restes dans la course».
En musique, rien n'est acquis: «La prise de risque est permanente, dépendante de l'évolution musicale et du carnet d'adresses. C'est un long développement», conclut Kiki Crétin.