Franc fort: L'abandon du taux plancher ne plonge pas le Jura dans la crise

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Franc fortL'abandon du taux plancher ne plonge pas le Jura dans la crise

Le franc fort n'a pas encore eu d'impact significatif sur le taux de chômage qui s'élevait à 4% au mois d'avril dans le Jura.

Archives/photo d'illustration, Keystone

L'abandan du taux plancher a ouvert une période d'incertitude pour les entreprises jurassiennes sans toutefois avoir eu pour le moment un impact significatif sur le taux de chômage.

«Nous ne sommes pas en crise économique, mais la situation est préoccupante car une part importante de nos entreprises est mise à rude épreuve», a déclaré ce lundi 8 juin le ministre jurassien de l'économie Michel Probst. Le chef de département livrait une appréciation de l'évolution économique après l'abandon du taux plancher face à l'euro le 15 janvier.

Le franc fort n'a pas encore eu d'impact significatif sur le taux de chômage qui s'élevait à 4% au mois d'avril. «Pour l'instant, la décision de la Banque nationale suisse (BNS) épargne le personnel indigène», a expliqué le ministre jurassien. Ce sont les intérimaires frontaliers qui pâtissent surtout de cette mesure.

RHT stable

La situation est aussi stable sur le front des indemnités en cas de réduction d'horaire de travail (RHT). En mai, le Département de l'économie a reçu 60 demandes d'indemnités pour un total de potentiellement 1583 personnes.

Le nombre de demandes semble toutefois augmenter légèrement ces dernières semaines. Cette hausse n'a toutefois absolument rien à voir avec ce qui avait été constaté durant les phases de récession passées.

Le Département de l'économie n'a pas connaissance d'annonces de délocalisation d'entreprises ni de la suppression de projets. La pratique du versement de salaires en euros avec un taux fixe ne semble pas s'être répandue. La principale inquiétude est liée à l'absence de visibilité sur le front de l'évolution conjoncturelle.

Pas de vision à long terme

«L'économie est dans l'incertitude et l'on ne peut pas donner de précisions pour l'emploi», a souligné le ministre qui estime primordial de ne pas réagir dans la précipitation. Lors du récent salon de l'industrie de la haute précision à Genève, les industriels jurassiens ont affiché une appréciation contrastée de l'évolution économique, oscillant entre confiance et inquiétude.

Le retour à des conditions-cadres stables n'incombe pas au seul Gouvernement jurassien. «Mais cette stabilité occupe une place centrale pour un canton exportateur comme le nôtre», a souligné Michel Probst.

Appel d'Employés Suisse

Employés Suisse demande au conseiller fédéral Johann Schneider-Ammann «un coup de pouce» pour l'industrie des machines, équipements électriques et métaux (industrie MEM). Le gouvernement doit aider la branche et ses 330'000 salariés à faire face à la vigueur du franc.

Dans une missive envoyée au ministre de l'économie, l'association demande en particulier au Conseil fédéral d'encourager l'innovation et de sauvegarder les accords bilatéraux, écrit ce lundi 8 juin Employés Suisse. Elle réclame également un engagement actif du gouvernement au niveau international afin de promouvoir l'image de l'industrie MEM.

«Nous avons besoin de plus de Bertrand Piccard et de moins de Sepp Blatter», déclare Christof Burkard, le directeur adjoint d'Employés Suisse, cité dans le communiqué. Employés Suisse note que l'industrie MEM, au-delà de ses 330'000 emplois, fournit également du travail à de nombreux fournisseurs, chercheurs et prestataires de services.

(ats)

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