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JusticeL'accusé a commis des actes atroces sur Semhar

Le meurtrier présumé de Semhar, 12 ans, retrouvée sans vie sous un lit à Genève, a laissé des traces ADN. Il aurait déjà violé.  

Valérie Duby
par
Valérie Duby
Le jour de l'annonce de la mort violente de la petite fille, ses amis et son entourage ont dressé un autel.

Le jour de l'annonce de la mort violente de la petite fille, ses amis et son entourage ont dressé un autel.

Laurent Guiraud

C'était «une perle rare», a dit d'elle l'un de ses professeurs le jour de ses obsèques. Semhar, 12 ans, a trouvé la mort le jeudi 23 août 2012. Violée et étranglée, elle a été retrouvée sous le lit de sa maman, le lendemain du drame, dans l'appartement familial du chemin de la Tambourine, à Carouge (GE). Après plus de 24 heures de recherches auxquelles a participé le meurtrier présumé.

H., Ethiopien de 37 ans, un ami proche de la maman, a été interpellé par la police genevoise le samedi 25 août, et prévenu de viol et de meurtre. Il nie les faits, quand bien même les preuves semblent s'accumuler contre lui. «C'est un véritable caméléon. Il ment à un rythme respiratoire, remplace des mensonges par de nouveaux mensonges», affirme Me Robert Assaël, l'avocat de la maman de la jeune victime.

Du sang sur le volant

Les traces ADN d'abord. Du sang appartenant à Semhar a été retrouvé sur le volant du taxi. L'explication du prévenu? La jeune fille s'était amusée peu auparavant à faire semblant de conduire la voiture. Mais il y a d'autres traces. Celles de l'ADN de H., découvertes sur le corps de la petite, notamment sur son poignet gauche et au niveau de l'épaule gauche, sous ses ongles, sur son cou et sur sa jupe. «Les traces signent ses agissements atroces», lâche Robert Assaël. Contacté par téléphone, l'avocat de H. ne nous a pas retourné l'appel. Il ne s'est jamais exprimé depuis le drame.

Depuis l'arrestation du prévenu, la police s'est intéressée de plus près au passé de cet homme arrivé en Suisse à l'âge de 16 ans, en 1992. Requérant d'asile, il sera débouté en 1994. Il fait recours et bénéficie d'une autorisation provisoire de séjour en Suisse avant d'obtenir un permis F, B et C.

Marié deux fois, il est père de trois filles. L'homme multiplie les compagnes, en fréquente parfois deux en même temps. La dernière amie en date, on vient de l'apprendre, a déposé une plainte contre lui début 2013. Selon nos informations, H. filmait avec son téléphone son amie, dont il abusait sous la contrainte. Il la menaçait de diffuser les images sur le Net si elle sortait de l'appartement ou regardait la télévision. H. a été mis en prévention pour viol et contraintes sexuelles, lésions corporelles simples, séquestration et menaces en février dernier.

Me Karim Raho confirme être l'avocat de la plaignante qui a déposé une plainte «pour différentes infractions contre l'intégrité sexuelle». Il n'en dira pas davantage. Mais selon nos sources, deux autres femmes ont témoigné dans la procédure. Elles n'ont pas voulu déposer une plainte mais ont accusé H. de les avoir frappées, au ventre et au visage, notamment lorsqu'une d'elles était enceinte.

Le casier judiciaire de H. ne présente qu'une condamnation en 2005 pour violation d'une obligation d'entretien (15 jours avec sursis). Selon Me Assaël, «absolument aucun élément ne permettait de détecter l'homme abominable qu'il était. Il possédait une double personnalité.» «L'enquête est encore en cours. Nous ne faisons pas de commentaire à ce stade», relève Vincent Derouand, responsable de la communication du pouvoir judiciaire, qui n'en dit pas davantage sur ce dossier «complexe».

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