Jura: L'acquittement d'un gynéco n'enlève pas l'inquiétude

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JuraL'acquittement d'un gynéco n'enlève pas l'inquiétude

Qui est le praticien libéré des accusations de tentative de viol par la Cour pénale? La question tracasse les patientes jurassiennes.

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le récit rapporté dix ans après les faits n'a pas «emporté l'intime conviction» de la Cour pénale, à Porrentruy (JU).

le récit rapporté dix ans après les faits n'a pas «emporté l'intime conviction» de la Cour pénale, à Porrentruy (JU).

Le message a été adressé samedi au «Matin.ch», au lendemain d'une décision de justice: «Savez-vous qui est le gynécologue acquitté pour viol? Je voudrais savoir si ça n'est pas mon gynécologue à moi». La réponse la concernant est négative: non, il ne s'agit pas du mari d'une politicienne.

La question de l'identité du gynécologue tracasse les Jurassiennes, quand bien même le praticien accusé par une patiente de tentative de viol a été acquitté. Rapporté par «Le Quotidien Jurassien», le compte-rendu de l'acquittement n'est pas rassurant: «La justice dit parfois une vérité juridique qui ne correspond peut-être pas à la vérité matérielle».

Tort moral

Selon le «QJ», le juge a précisé que «le Tribunal ne tenait pas pour autant la victime pour une menteuse». Toujours est-il que le gynécologue a obtenu une indemnité pour tort moral de 1 000 francs et la prise en charge de 20 000 francs de frais de défense par l'État, en sus de 36 000 francs de frais de procédure.

La tentative de contrainte sexuelle et de viol étant un délit poursuivi d'office, l'accusatrice n'a pas porté plainte. Au final, le récit rapporté dix ans après les faits n'a pas «emporté l'intime conviction» de la Cour pénale de première instance.

Pourquoi? Les déclarations de la victime ont fluctué: elle a déclaré jeudi à huis-clos que le médecin l'avait retournée pour la violer, alors que précédemment, elle a répété qu'il était arrivé en face d'elle. Le juge a donc vu une contradiction dans ses propos.

D'autres événements

Ce qui a emporté le jugement de la Cour, c'est que la plaignante est retournée à cinq reprises chez le gynécologue qui l'aurait agressée en 2006 et en 2007, à Delémont. «Elle peut souffrir de troubles qui ont pu être causés par d'autres événements», a nuancé le tribunal.

«Ce médecin est assez tactile», a remarqué le juge. L'indemnité de 1 000 francs sera versée à une association de lutte contre la violence faite aux femmes. Libéré au bénéfice du doute, le prévenu s'est distingué par «une réelle capacité à mentir», lui qui selon le QJ, a vu défiler 500 000 patientes depuis son installation dans le Jura.

Vincent Donzé

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