Italie: L'amante diabolique pourra voir son bébé

Le Tribunal des mineurs de Milan a tranché hier: Martina Levato pourra voir son bébé une fois par jour en présence du personnel hospitalier en attendant que le nouveau-né soit placé à l'adoption. Cette décision sera réexaminée définitivement début septembre, les parents de la jeune femme condamnée à 14 ans de prison réclamant la garde de l'enfant en invoquant les liens biologiques. La bataille sera difficile, la justice estimant que le garçon doit grandir dans un milieu «équilibré et protecteur». En clair, loin de ses parents qui ont commis un crime d'une cruauté effroyable. D'où la décision de lui ôter son bébé dix minutes après l'accouchement, dans la nuit de vendredi à samedi, sans même que sa mère puisse le prendre dans ses bras. «Je suis désespérée, ils m'ont détruite», avait alors déclaré Martina Levato.

Cette affaire qui bouleverse et passionne l'opinion publique a éclaté le 28 décembre dernier après l'arrestation de Martina Levato et d'Alexander Boettcher, rebaptisés les «amants diaboliques» par la presse transalpine. Le couple est accusé d'avoir agressé les anciens fiancés de la jeune femme à l'acide pour effacer le passé amoureux de Martina. Tout a commencé il y a deux ans. A l'époque, la jeune fille, inscrite en économie dans la meilleure université de Milan, avait tout juste 22 ans. Ses professeurs lui prédisaient une carrière brillante. Mais tout bascule le jour où Martina rencontre Alexander, un courtier aisé, séduisant, d'origine allemande. Au fil des jours et des nuits, leur relation prend une tournure inquiétante. En signe de fidélité éternelle, Martina incise un grand A sur sa joue gauche avec un couteau de cuisine. Leurs relations sexuelles sont débridées, racontera une femme ayant participé à une orgie à trois organisée par Alexander.

Lorsque Martina tombe enceinte, fin novembre 2014, quelque chose se brise dans sa tête. Lors de son procès, elle racontera que sa grossesse représentait une nouvelle vie et la pureté retrouvée. D'où la nécessité d'effacer son passé amoureux. La liste noire dressée par le couple diabolique comprend trois noms. La première victime échappe de peu à la castration, la deuxième évite d'être défigurée par un jet d'acide en ouvrant son parapluie. Triste ironie du sort, les deux amants s'étaient trompés de personne! En revanche, la vie de la troisième est détruite, son visage ayant été dévoré par l'acide que Martine lui a jeté au visage tandis que son amant poursuivait sa victime avec un marteau pour lui fracasser le crâne. Pour ce crime, le couple a écopé en juin de 14 ans ferme, peine assortie de la perte de l'autorité parentale.