RetrospectiveL'année 2018 en neuf découvertes
Un hominidé hybride, des rongeurs femelles qui se reproduisent… L'année scientifique écoulée a été riche en surprises. Tour d'horizon.
- par
- Geneviève Comby

De l'eau sous forme liquide se trouverait dans le sous-sol martien.
Préhistoire: L'enfant de Néandertal et Denisova
Les scientifiques de l'Institut Max Planck à Leipzig, en Allemagne, ont d'abord cru à une erreur, une contamination de leur échantillon. Mais l'ADN de ce fossile vieux de près de 90 000 ans disait vrai. Prélevé sur un fragment d'os retrouvé en 2012, il appartenait à une adolescente née de l'union entre une femme de Néandertal et un homme de Denisova, deux espèces différentes d'hominidés. Elle est ainsi devenue le premier hybride de ce genre à avoir été identifié.
Une découverte extraordinaire publiée en août dans la revue «Nature». Contrairement à l'homme de Néandertal, que l'on connaît de mieux en mieux, l'homme de Denisova reste nimbé de mystère. Son existence n'a été établie qu'en 2010 sur la base des restes mis au jour dans une grotte de l'Altaï, en Sibérie. C'est là que se trouvait également l'os de l'adolescente, vraisemblablement un morceau de bras ou de jambe d'à peine 2 cm. L'analyse de l'ADN mitochondrial – exclusivement transmis par la mère – a d'abord permis, en 2016, d'identifier son ascendance néandertalienne. Mais c'est l'ADN nucléaire, et sa signature génétique différente, qui a créé la surprise.

Photo: Wikimedia/Wolfgang Sauber/Ian Cartwright/AFP
Archéologie: Des cités mayas sous la jungle
Il était là, invisible, au cœur de la jungle. Un réseau complexe de cités mayas a pu être mis au jour grâce à un système de laser aérien baptisé LiDAR. Cette technologie aéroportée de détection et d'estimation des distances par ondes lumineuses est désormais utilisée en archéologie. Elle permet notamment de repérer ce qui se trouve au-dessous d'un feuillage très dense. C'est ainsi qu'après avoir passé au crible plus de 2000 km2 de forêt tropicale dans la région de Petén, au Guatemala, une équipe internationale de scientifiques a pu restituer en trois dimensions une réalité cachée, soit plus de 60 000 habitations, mais aussi un système d'irrigation et d'agriculture en terrasses, des routes, des pyramides… le tout composant un ensemble de cités reliées entre elles.
Une douzaine de villes étaient ainsi connectées les unes aux autres, selon l'analyse de ces données, publiée en septembre dans la revue «Science». De quoi suggérer, selon certains chercheurs, que le territoire maya abritait entre 7 et 11 millions d'individus aux environs de 800 av. J.-C. et qu'il était donc trois à quatre fois plus dense que ce que l'on imaginait.

Photo: Pacunam/Handout/Keystone
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