Tournée présidentielleL'Argentine loue un avion pour éviter une saisie
L'Argentine a loué un appareil britannique pour 800'000 francs pour une tournée de la présidente Cristina Kirchner afin d'éviter que l'appareil présidentiel ne soit saisi à la demande de fonds spéculatifs.

La présidente argentine Cristina Kirchner ne prendra pas l'avion présidentiel pour faire sa tournée, mais un avion britannique.
«Une tentative de saisie à travers des recours en justice était hautement probable», a déclaré dans un communiqué le secrétaire général de la présidence, Oscar Parrilli, réagissant à une information publiée par le tabloïde britannique The Sun.
The Sun avait affirmé que la présidence argentine avait signé un contrat «ultra-secret» pour la location de cet appareil.
Le ministère argentin des Affaires étrangères a «déconseillé l'utilisation de l'avion présidentiel T-01 pour ce déplacement, en raison de l'attitude agressive des fonds vautours vis-à-vis de l'Argentine», a-t-il ajouté.
«Le coût total de la location est de 880'000 dollars (environ 800'000 francs suisses), comprenant toutes les dépenses nécessaires au déplacement dans quatre pays» (Cuba, Emirats Arabes Unis, Indonésie, Vietnam - du 10 au 19 janvier), a précisé Oscar Parrilli.
La frégate «Libertad» retenue
Prendre l'appareil présidentiel aurait coûté 730'000 dollars, soit 20% de moins, a souligné la présidence argentine.
L'entreprise de location britannique Chapman Freeborn a été choisie «car son offre était plus intéressante du point de vue opérationnel, économique et financier», a ajouté la présidence.
Cette affaire intervient alors que le navire-école de l'Argentine, la frégate «Libertad», a été retenue dans le port de Tema, au Ghana, du 2 octobre au 19 décembre à la suite d'une décision de la justice du Ghana, saisie par un fonds spéculatif international qui réclame un reliquat de dettes à l'Etat argentin.
Le Tribunal international du droit de la mer, qui siège à Hambourg (Allemagne), a ordonné le 15 décembre aux autorités du Ghana de libérer «immédiatement et sans conditions» la frégate, qui doit être de retour en Argentine ce mercredi 9 janvier.
Des fonds spéculatifs ont dans le passé réussi à faire geler les fonds du Banco Nacion à New York et de l'ambassade d'Argentine à Paris, mais Buenos Aires est parvenu à les débloquer rapidement, faisant valoir l'immunité diplomatique.
La présidence argentine loue régulièrement des avions privés. A au moins deux reprises, en 2007 et 2010, elle avait déjà dû renoncer à utiliser l'avion présidentiel pour éviter qu'il ne soit saisi.