Armée suisse: L'armée veut maintenir sa flotte d'hélicos

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Armée suisseL'armée veut maintenir sa flotte d'hélicos

En principe, l'armée suisse devrait maintenir sa flotte actuelle d'hélicoptères jusqu'en 2030. Des crédits pour les Cougar seront demandés en 2018.

Le Conseil fédéral compte continuer de miser sur les Cougar jusqu'en 2030.

Le Conseil fédéral compte continuer de miser sur les Cougar jusqu'en 2030.

La flotte suisse se compose de trois types d'hélicoptères: 20 engins légers de transport et d'instruction EC 635, 15 engins moyens de transport Super Puma et 10 engins moyens de transport Cougar.

Le Conseil fédéral n'envisage pas pour l'instant d'acquérir des gros-porteurs mais le Parlement a demandé au gouvernement d'examiner l'opportunité d'en acquérir.

Ces engins joueraient le rôle des avions de transport dont les Chambres fédérales n'ont pas voulu, et seraient destinés à des opérations en Suisse et à l'étranger. Dans son rapport, le Conseil fédéral rejette l'idée d'acquérir de tels appareils avant 2030.

Les hélicoptères gros-porteurs modernes sont certes clairement supérieurs aux machines actuellement en service: plus grande capacité d'emport, meilleurs systèmes de vol et d'autoprotection. Ils permettraient d'élargir l'éventail des prestations de transports. Certaines missions de promotion de la paix et d?aide humanitaire, aujourd'hui inenvisageables, deviendraient réalisables.

Pas de sous

Mais de tels engins présentent des inconvénients financiers et opérationnels. Un hélicoptère gros-porteurs coûte 50 à 60 millions de francs. Pour remplacer intégralement la flotte de Super Puma et de Cougar, il en faudrait au moins 20. La facture totale atteindrait un milliard de francs.

Une telle dépense ne serait pas possible dans l'immédiat. Le milliard qui devrait être disponible les prochaines années ne suffira pas. D'ici 2020, l'armée a d'autres projets comme la prolongation de la durée d'utilisation des chars de grenadiers 2000 ou le remplacement des systèmes de télécommunications et d'information.

Puis dès 2020, la priorité ira à l'acquisition de nouveaux avions de combat et au remplacement des moyens de défense sol-air. Il faudra aussi s'occuper des chars et des systèmes d'artillerie. Le Conseil fédéral rejette par ailleurs l'idée d'un financement à partir des soldes de crédits.

Une coopération avec des partenaires privés pourrait présenter dans certains cas des avantages économiques, mais serait difficilement réalisable en raison des exigences de disponibilité que posent les engagements. De plus, l'entreprise retenue devrait également être dédommagée pour les risques inévitables découlant d?engagements en régions de crise.

Maintenir la flotte actuelle

La facture pourrait être ramenée à 500 millions avec un remplacement partiel. Mais même cette solution ne pourrait que difficilement être intégrée à la planification des investissements et entraînerait de surcroît une hausse disproportionnée des coûts d'exploitation.

Une flotte de taille réduite pèserait sur la flexibilité de l?engagement des machines. Des appareils gros-porteurs ne pourraient en outre pas utiliser l?ensemble des places d'atterrissage actuelles. Ils seraient par exemple trop lourds pour se poser sur les toits d'hôpitaux.

Le Conseil fédéral préfère donc continuer de miser pour l'instant sur la flotte actuelle d'hélicoptères. Celle-ci permet de couvrir une bonne partie des besoins en matière de transport aérien. La flexibilité de la flotte en service diminuerait certainement avec l'introduction d'un nombre restreint d'engins gros-porteurs.

L'armée pourra utiliser ses Super Puma et ses Cougar pendant plus de dix ans encore grâce à des mesures de maintien de la valeur. Au milieu des années 2030, il est fort probable que différents types d'appareils entreront en ligne de compte pour les remplacer, pour partie de classe équivalente et pour partie gros porteurs. «Le choix final sera dicté par les exigences du moment en matière de transport aérien», conclut le Conseil fédéral.

Des militaires pour protéger les ambassades

Les militaires continueront de prêter main-forte l'année prochaine aux autorités civiles pour protéger les ambassades et assurer la sécurité dans les avions. Le Conseil fédéral a donné mercredi son aval à la poursuite de cet engagement d'au maximum 54 personnes.

Des pourparlers en vue de poursuivre ce soutien au-delà de 2018 seront engagés prochainement au sein du Réseau national de sécurité. Pour ce qui est de l'année prochaine, l'armée mettra à disposition des cantons de Berne et de Genève ainsi que de la ville de Zurich 44 militaires au maximum pour protéger les ambassades.

(ats)

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