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MobilitéL'ASTAG veut une nouvelle politique du transfert route-rail

L'Association suisse des transports routiers (ASTAG) veut en finir avec la politique actuelle de transfert de la route au rail.

A la douane de Chiasso, les transporteurs routiers prennent leur mal en patience.

A la douane de Chiasso, les transporteurs routiers prennent leur mal en patience.

Keystone

La stratégie adoptée depuis l'inscription dans la Constitution de l'article sur la protection des Alpes est «un échec», selon l'Association suisse des transports routiers (ASTAG). Elle demande également de renégocier l'accord sur les transports terrestres avec l'UE.

La directive qui limite les trajets de poids lourds à travers les Alpes à 650'000 par an est «totalement illusoire», a estimé lundi lors d'une conférence de presse l'organisation faîtière des transporteurs routiers. Cette directive «d'économie planifiée nuira à la Suisse», car elle est contraire aux besoins du marché, selon l'ASTAG, qui revendique comme objectif «réaliste» un million de trajets par an.

Environ 1,25 million de camions chaque année

La loi d'application de l'initiative des Alpes prévoit en effet de limiter dès 2018 à 650'000 le nombre annuel de trajets de camions dans la zone alpine. Actuellement, ce sont environ 1,25 million de camions qui traversent chaque année les Alpes en Suisse.

L'ASTAG soutient cependant le Conseil fédéral dans sa nouvelle approche, est-il précisé dans un communiqué. Ce dernier a annoncé, suite au dernier rapport de politique de transfert route-rail dans le transport de marchandises, qu'il envisage désormais de s'en prendre à la charge environnementale des camions, sans réduire nécessairement leur nombre.

Renégocier avec Bruxelles

L'ASTAG demande en outre un remaniement de l'accord bilatéral sur les transports terrestres avec l'Union européenne (UE). Il existe selon elle une «réelle contradiction» entre l'article constitutionnel sur la protection des Alpes et l'accord sur les transports terrestres, qui libéralise le trafic de transit, alors que le trafic intérieur en Suisse «subit des tracasseries».

L'organisation des routiers souhaite ainsi que l'on réévalue la valeur indicative du transfert route-rail pour la fixer à 300 km, distance à partir de laquelle les transports passant par les Alpes doivent être transférés au rail lorsque les marchandises transportées le permettent. Une distance déjà préconisée par l'UE, selon l'association, et qui serait appliquée indépendamment de la provenance, de la destination ou de la nationalité.

Et les NLFA

L'ASTAG demande aussi que l'Allemagne et l'Italie respectent leurs engagements pour l'aménagement des nouvelles lignes ferroviaires à travers les Alpes (NLFA). «Il n'est pas acceptable que la Suisse doive envoyer toujours plus d'argent en Italie sans contre-valeur», a dit Adrian Amstutz, président de l'association et conseiller national (UDC/BE).

L'initiative des Alpes a été acceptée par le peuple il y a exactement 20 ans, en février 1994.

(ats)

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