République démocratique du CongoL'atterrissage raté d'un avion cargo fait sept morts
L'accident s'est produit sous une pluie battante. L'appareil aurait connu un problème de freins.
Un Airbus A320 cargo de la compagnie Service air a terminé sa course au delà des limites de la piste, jeudi à Mbuji-Mayi, dans le centre de la République démocratique du Congo
Sept personnes au sol ont été tuées lors de cet atterrissage raté, a déclaré à l'AFP le gouverneur de la province du Kasaï oriental. Selon le récit du pilote, «le cargo a connu un problème de freinage sous une pluie battante», a précisé Ngoyi Kasanji.
Un agent de la régie des voies aériennes a affirmé, sous couvert d'anonymat, que «toutes les personnes tuées étaient dans leurs maisons dans les parages de l'aéroport». L'accident a eu lieu à 16h, a précisé l'agent.
Le 8 décembre, la nouvelle compagnie étatique d'aviation, Congo Airways, avait décidé de suspendre ses vols sur Mbuji-Mayi «pour l'intérêt supérieur des passagers», alors que l'accès à la ville se fait principalement par les airs, les routes étant dégradées ou inexistantes.
Espace aérien peu sûr
Le trafic aérien en RDC, immense pays au coeur de l'Afrique, est actuellement assuré par les Nations unies, essentiellement pour leurs besoins internes ou des livraisons humanitaires, et par quelques compagnies locales, toutes inscrites sur la liste noire de l'Union européenne.
En décembre 2014, l'Organisation de l'aviation civile internationale (OACI) avait émis de «sérieux» doutes sur «la fiabilité non seulement des aéroports de la RDC mais aussi de l'espace aérien congolais», qualifié de «trou noir où tout peut arriver». Elle avait recommandé «la prudence» aux exploitants.
La RDC a connu plusieurs accidents d'avion qui ont fait plusieurs centaines de morts, notamment en raison de la vétusté de la flotte et le mauvais état des certaines infrastructures aéroportuaires.
Le gouvernement a lancé avec des partenaires étrangers un programme de réhabilitation et de modernisation des aéroports. Le 14 décembre, lors d'un discours aux parlementaires, le président congolais Joseph Kabila avait affirmé que le ciel congolais «n'inspire plus la frayeur aux aéronefs de ligne».