NorvègeL'attitude de Breivik indigne ou rassure les survivants
Voir le Norvégien défier le tribunal lundi au premier jour de son procès à Oslo a été difficile à supporter pour un certain nombre de survivants ou de familles de victimes.
Certains ont vu en lui un être plus «débile» que terrifiant. «Je m'étais beaucoup préparé, j'avais vu des films et lu tout ce qu'il y avait à lire sur ce qui s'est passé, mais c'était beaucoup plus dur que je ne pensais d'être ici aujourd'hui», a reconnu John Kyrre Lars Hestnes, membre du Groupe de Soutien du 22 juillet.
«Lorsqu'ils ont commencé à lire la façon dont chacune des victimes est morte (...) je pouvais très bien voir l'accusé et je n'ai perçu aucun signe de regret ni aucune émotion, ni rien du tout. C'est ça le plus dur, je pense», a-t-il dit.
Outre une totale impassibilité à l'évocation des victimes et des moments les plus pénibles de son massacre, Breivik s'est voulu résolument défiant à l'égard du tribunal et de l'assistance
«C'est difficile de se préparer pour un truc comme ça. J'en connais beaucoup qui n'ont pas beaucoup dormi cette nuit», a déclaré Erik Soenstelie, dont le fils est un rescapé de la tuerie d'Utoeya, à l'édition en ligne du quotidien norvégien «VG».
Il dit d'ailleurs avoir été «glacé» à la lecture de l'acte d'accusation reprochant à Breivik la mort de huit personnes dans l'explosion d'une voiture piégée dans le centre d'Oslo et de 69 autres, froidement abattues sur l'île d'Utoeya.
Un «petit personnage» à la voix douce
Nombre de survivants présents au premier jour du procès arboraient un autocollant à l'attention de la multitude de journalistes : «Pas d'interviews s'il vous plaît».
Une avocate des familles de victimes, Mette Yvonne Larsen a souligné que certains de ses clients avaient été gênés par les nombreux gros plans de la télévision sur Breivik pendant cette première journée du procès. «Nous avons demandé aux producteurs s'ils pouvaient faire quelque chose», a ajouté Me Larsen.
En même temps, voir le tueur devant ses juges a apporté un peu d'apaisement à certaines familles. «Elles ont vu ce petit personnage parler d'une voix douce et ont réalisé qu'il n'était pas si effrayant qu'elles le pensaient», a assuré l'avocate.
Survivant d'Utoeya, Tore Sinding Bekkedal, 24 ans, approuve. Breivik «est un petit débile porteur d'un message politique, je ne veux pas lui donner toute l'attention qu'il espère attirer ici», a-t- il dit.