ArmementL'Autriche ne veut que 18 avions de combat
Vienne étudie l'achat de nouveaux avions de combat . Son armée estime que 18 appareils suffiront, bien moins que les 40 envisagés par Berne.
L'Autriche s'apprête à renouveler les avions de combat de ses forces aériennes, tout comme la Suisse. Et la commission d'experts militaires a livré son verdict après plusieurs mois d'études. Elle estime que la meilleure solution est une flotte de 18 appareils.
De quoi interpeller en Suisse, où le Département fédéral de la défense de la protection de la population et des sports (DDPS) envisage d'acquérir une quarantaine d'avions, explique le Tages-Anzeiger dans son édition du 1er novembre. D'autant plus que Vienne estime que ses appareils suffiront pour un engagement de jour comme de nuit et assureront une surveillance complète de l'espace aérien.
La facture est en outre moins élevée puisque les experts ont calculé que pour l'acquisition des nouveaux avions, Vienne déboursera trois milliards de francs de moins que Berne. Quant aux frais de maintenance, ils seront bien entendu réduits en raison de la taille moindre de la flotte.
Un projet «surdimensionné»
L'Autriche et la Suisse, tous deux États neutres, partagent beaucoup de points communs dans leur défense territoriale. Leur topographie est comparable. Sauf que l'ancien pays des Habsbourg est deux fois plus grand que la Confédération helvétique avec une surface de 83'800 kilomètres carrés. En outre, le pays est nettement plus proche des régions sensibles que sont les Balkans ou l'Ukraine que la Suisse.
Le rapport autrichien donne des ailes aux adversaires du renouvellement des forces aériennes suisses. Pour la conseillère aux Etats Géraldine Savary (PS/VD), membre de la commission de la politique de la sécurité, «l'évaluation des experts autrichiens est un signal fort qui montre que le projet du DDPS est surdimensionné».
Une situation pas comparable
Le conseiller national Thomas Hurter (UDC/SH), membre de la commission de la politique de sécurité de la Chambre basse, souligne que comparaison n'est pas raison. Le pilote militaire rappelle que les forces aériennes autrichiennes ont perdu beaucoup de leur substance après une série de crises et que leurs missions sont très différentes.
«Les forces aériennes suisses doivent défendre de façon autonome leur espace aérien beaucoup plus longtemps.» Ce qui explique que les petits états ont beaucoup de plus d'appareils de combat. Le temps de réaction en cas d'agression est en outre nettement plus court.
Le DDPS n'a pas voulu commenter le rapport autrichien. Un porte-parole a néanmoins souligné que la situation chez les voisins est difficilement transposable en Suisse, ajoutant que le nombre d'avions ne permettrait pas un service de police aérien normal. Et il serait inadéquat pour protéger l'espace aérien en cas de crise durant des semaines, voire des mois.