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Valérie TrierweilerL'embarrassante compagne de François Hollande

En un petit tweet assassin, Valérie Trierweiler a plongé l'Hexagone dans une affaire d'Etat dont François Hollande se serait bien passé.

Renaud Michiels
par
Renaud Michiels
François Hollande se retrouve au coeur de la polémique à cause des messages de sa compagne.

François Hollande se retrouve au coeur de la polémique à cause des messages de sa compagne.

AFP

De la jalousie, un coup bas, une affaire d'Etat. Balancé la semaine dernière, le tweet assassin de Valérie Trierweiler ne cesse de secouer la France. Le message de 136 caractères d'une femme de caractère a plongé le sommet de l'Hexagone en plein vaudeville. Une pièce dans laquelle on trouve la compagne de François Hollande dans le rôle de la vipère. Un président ridiculisé. Son ex, Ségolène Royal, «meurtrie», selon ses termes. Et même les quatre enfants de l'ex-couple Hollande-Royal forcés de prendre parti contre l'amoureuse de leur paternel. «Les enfants avaient des rapports très cordiaux avec Valérie, je dis bien avaient. Mais depuis mardi, tout a changé», lâche un intime du couple dans le JDD. Chouette ambiance…

L'affaire débute le matin du mardi 12 juin. Ségolène Royal «peut se prévaloir de mon soutien et de mon appui», fait savoir le président. Pour les législatives, à La Rochelle, la socialiste affronte un autre socialiste, Olivier Falorni. Ce dernier a refusé de se désister et a été banni du parti. Mais Hollande s'était engagé à ne pas se mêler des législatives et voilà qu'il rompt sa promesse pour son ex? Selon une journaliste du Point, c'est ce qui a mis le feu aux poudres.

Eloge du dissident

En tout cas, ce même matin Valérie Trierweiler envoie un SMS à Falorni pour le prévenir qu'elle s'apprête à le soutenir. Et, peu avant midi, lâche sa bombe sur Twitter pour dire tout le bien qu'elle pense du dissident et de son «engagement désintéressé». Voilà donc la première dame dégommant l'ex de son compagnon de président! Au final, dimanche, Falorni a écrasé Royal et a été élu.

Entre-temps, le tweet est devenu une affaire d'Etat aux répercussions internationales. Ce sont des «histoires de slips», a ricané Marine Le Pen. «C'est «Dallas» à l'Elysée!» a balancé un député UMP. Le Washington Post parle de «crêpage de chignons», le Daily Telegraph d'une «Guerre des roses», qui deviendra la «guerre des rosses» selon un chroniqueur du Figaro.

Les socialistes ne sont pas plus tendres. Patronne du parti, Martine Aubry demande à Valérie Trierweiler d'être «plus discrète». Le premier ministre, Jean-Marc Ayrault, lui conseille de conserver «un rôle discret». Et un sondage révèle que 81% des sympathisants de gauche désapprouvent le tweet de la surnommée «Tweeterweiler». Quelle mouche a donc piqué Mme Trierweiler? La jalousie revient comme première explication. Lors de sa victoire, François Hollande a fait la bise à Ségolène Royal. Voulant marquer son territoire, Valérie Trierweiler a immédiatement lancé à son compagnon: «Embrasse-moi sur la bouche...»

Les pièces jaunes, non merci

D'autres évoquent le désarroi d'une journaliste politique devenue première dame. Une femme sanguine, têtue, intelligente, indépendante, libre, qui peine à trouver sa place. Qui entend, malgré l'avis général, continuer à exercer son métier. Qui refuse de se retrouver dans l'ombre comme d'endosser le rôle d'une première dame traditionnelle, récoltant les pièces jaunes, luttant contre la pauvreté ou l'illettrisme.

Toutes les spéculations existent sur les motivations de Mme Trierweiler. Par contre les commentateurs politiques semblent d'accord sur les effets désastreux de l'affaire sur le président Hollande. Lui président de la République, avait-il promis, fini les amours et désamours étalées sur la place publique, les Cécilia qui s'en va ou les «avec Carla, c'est du sérieux». Raté, voilà le président «normal» et pudique qui voulait rendre sa dignité à la fonction aussi empêtré dans ses affaires de cœur que son prédécesseur.

Concessions et «demi-lâchetés»

Surtout, celui que la droite décrivait comme mou incapable de trancher n'a pas été capable d'empêcher ce tweet. «Un homme déchiré entre deux femmes fortes et rebelles qu'il ne maîtrise pas. Cela dessine en creux un caractère dans l'évitement: un faible.» Ce «péché véniel», écrit l'éditorialiste Catherine Nay, «ridiculise celui qui le commet». Directeur adjoint de la rédaction de Marianne, Nicolas Domenach évoque, lui, des «petites concessions» et «demi-lâchetés» qu'un homme commun «concède pour avoir la paix dans ses ménages, mais que l'homme d'Etat doit ensuite payer au centuple pour ne pas avoir su les empêcher». Et de poser la question qui tue: «Cédera-il pareillement face à Angela Merkel?»

«Harpie! Manipulatrice! Cleptomane!»

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