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Payerne (VD)L'EPFL lance un satellite pour nettoyer l'espace

En collaboration avec Swiss Space Systems (S3), l'EPFL va lancer CleanSpace One, un satellite chargé de nettoyer l'espace de ses débris.

CleanSpace One aura pour mission de projeter les débris dans l'atmosphère pour qu'ils s'y consument.

CleanSpace One aura pour mission de projeter les débris dans l'atmosphère pour qu'ils s'y consument.

Keystone

Le satellite CleanSpace One, qui partira à la chasse aux débris spatiaux, sera mis en orbite par le lanceur de Swiss Space Systems (S3). La société basée à Payerne (VD) a conclu un partenariat avec l'EPFL. Elle injecte 15 millions de francs dans le projet.

Swiss Space Systems a développé une nouvelle méthode de lancement pour des satellites jusqu'à 250 kilos, expliquent mardi les partenaires dans un communiqué. Une navette suborbitale est arrimée sur un Airbus. Elle se décroche une fois le gros-porteur parvenu à son altitude de croisière.

La navette monte ensuite à 80 kilomètres et éjecte une capsule, laquelle peut larguer les satellites jusqu'à une altitude de 700 kilomètres. Tant l'Airbus que la navette sont réutilisables et utilisent des carburants standards. CleanSpace One deviendra en 2018 le premier satellite mis en orbite suivant cette nouvelle méthode.

Ce procédé en trois phases permet de diviser les coûts de lancement par quatre, démocratisant l'accès à l'espace, indiquent ses concepteurs. Pour ne pas encombrer l«orbite terrestre de nouveaux déchets, tous les éléments de la chaîne satellites compris seront munis de leur propre système de désorbitage.

Nettoyer l'espace

L'EPFL a annoncé en 2012 son intention de concevoir et de lancer CleanSpace One, avec pour mission le nettoyage des déchets spatiaux. Des dizaines de milliers de débris de satellites encombrent l'espace terrestre, tournant à plus de 28'000 km/h et constituant un danger pour les satellites en fonction et les missions spatiales.

CleanSpace One aura pour mission de s'emparer d'un déchet orbital en l'occurrence un nanosatellite suisse hors d'usage de 10 centimètres de côté et de le précipiter dans l'atmosphère où il se consumera. La difficulté de l'approche et de la saisie du déchet représente un formidable défi d'ingénierie.

Défi technologique

Le design du satellite a évolué. Un peu plus imposant que prévu initialement, il devrait peser une trentaine de kilos. Les chercheurs ont évalué de très nombreuses technologies susceptibles d'être intégrées au satellite. Certaines sont déjà commercialisées, d'autres encore en développement dans un cadre industriel ou académique.

Dans le cadre d'un partenariat avec l'Agence Spatiale Européenne, les chercheurs travaillent en outre sur diverses technologies clés: systèmes de propulsion, d'approche et de reconnaissance et, surtout, dispositif visant à s'arrimer aux déchets. L'Ecole polytechnique fédérale de Zurich ainsi que la HES-SO sont parties prenantes de ces développements.

(ats)

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