EbolaL'épidémie n'est pas sous contrôle, prévient la Croix-Rouge
La progression du virus peut reprendre à tout moment, assurent les spécialistes de la Croix-Rouge. De nouveaux cas sont mystérieusement apparus en Guinée et en Sierra Leone.
- par
- ELB

Ce sont notamment les inhumations qui sont risquées, a rappelé la Croix-Rouge vendredi 30 janvier. Ici, un enterrement au Liberia. Ces moments seraient à l'origine de 70% des contaminations.
L'épidémie d'Ebola n'est pas encore sous contrôle, malgré une diminution des cas, a averti vendredi 30 janvier 2015 la Fédération internationale de la Croix-Rouge. De nouvelles flambées ont lieu dans des zones reculées en Guinée et au Sierra Leone et un grand nombre de cas ne sont pas recensés.
Dans une déclaration conjointe publiée vendredi, la Fédération de la Croix-Rouge, l'Organisation mondiale de la santé (OMS), la Commission européenne, la Banque africaine de développement et l'ONU affirment que «la lutte contre Ebola n'est pas terminée». Les organisations s'engagent à continuer de travailler ensemble pour parvenir à zéro cas.
L'épidémie a infecté 22'092 personnes et causé la mort de 8810 d'entre elles en Afrique de l'Ouest, selon le dernier bilan de l'OMS. Pour la première fois depuis le mois de juin de l'an dernier, il y a eu moins de cent nouveaux cas rapportés en une semaine dans les trois pays (30 en Guinée, 4 au Libéria, 65 au Sierra Leone).
Risque de nouvelles flambées
Birte Hald, cheffe d'équipe de l'unité de coordination contre l'Ebola à la Fédération, a précisé que si la tendance actuelle au ralentissement des nouveaux cas se poursuit, l'épidémie pourrait être vaincue en mai. Elle a toutefois aussitôt ajouté que de nouvelles flambées localisées peuvent remettre en cause les progrès acquis.
«L'épidémie n'est pas encore sous contrôle. Elle peut redémarrer à tout moment. Nous aurons de la chance si elle peut être vaincue à la fin de l'année», a-t-elle dit.
«Il est essentiel de rester vigilants pour que l'épidémie ne devienne pas endémique dans la région. Au Sierra leone et en Guinée, de nouvelles infections apparaissent dans des endroits où il n'y avait pas de cas jusqu'à présent et nous ne savons pas d'où vient le virus», a affirmé Birte Hald.
«Il suffit d'un enterrement non sécurisé pour qu'une nouvelle chaîne de transmission se produise», a mis en garde la porte-parole de l'OMS Faela Chaïb.
Des zones encore réticentes
Des organisations humanitaires ont encore des difficultés pour atteindre certaines zones reculées en Guinée, où les communautés locales restent méfiantes, a indiqué Birte Hald.
«Il y a encore des endroits où les équipes de la Croix-Rouge ne peuvent pas travailler. Si des foyers persistent en Guinée, c'est un risque pour toute la région en raison des déplacements de population», a-t-elle averti, en affirmant que beaucoup de cas ne sont pas rapportés.