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SéismeL'état de catastrophe naturelle décrété en Italie

L'état de catastrophe naturelle a été proclamé mardi dans la région du nord-est de l'Italie frappée par le séisme de dimanche, où le chef du gouvernement a été conspué.

Des sinistrés campent sur un court de tennis couvert.

Des sinistrés campent sur un court de tennis couvert.

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Le conseil des ministres, réuni dans l'après-midi à Rome, a décrété pour une durée de 60 jours l'état de catastrophe naturelle dans la zone située entre Modène et Ferrare. L'objectif est d'accélérer les procédures administratives pour la reconstruction et l'aide aux sinistrés.

Plus de 5000 personnes, sans toit ou réticentes à l'idée de rentrer chez elles, sont toujours hébergées dans des campements de fortune.

Il a aussi affecté 50 millions d'euros dans un premier temps aux opérations d'aide et d'assistance dans cette zone, selon un communiqué du gouvernement italien. En outre, les propriétaires d'habitations et d'entreprises endommagées dans cette zone seront provisoirement exonérés de la taxe immobilière.

«Voleurs, honte à vous»

Le chef du gouvernement italien Mario Monti s'est rendu mardi sur les lieux du séisme qui a violemment touché la bourgade de Sant'Agostino. Venu exprimer la solidarité du gouvernement, il a été copieusement hué et sifflé par une dizaine de personnes de ce village.

Ces personnes l'ont pris à partie pour contester le niveau élevé des taxes et impôts dans le pays, entré en récession depuis la fin 2011, et auquel Mario Monti a imposé une sévère cure d'austérité, selon plusieurs médias italiens.

«Voleurs, honte à vous, restez chez vous», a crié une habitante de cette localité d'environ 6000 habitants située au coeur de la riche région industrielle et agricole touchée par le séisme qui a fait au total six morts.

Nuit d'angoisse

Les quelque 5000 personnes hébergées dans des gymnases ou des campements de fortune depuis le séisme de dimanche dans le nord-est de l'Italie ont passé une deuxième nuit d'angoisse près de Ferrare et Modène.

Nombreux sont aussi les évacués qui ont passé toute la nuit dans leurs voitures, garées sur des parkings de supermarchés ou des places publiques, le plus loin possible de tout immeuble, de crainte que des murs ne s'écroulent.

Un total de 34 secousses de magnitude supérieure à 2 ont été enregistrées entre 22h et 7h mardi. Une seule a dépassé la magnitude 3, s'établissant à 3,2 à 3h55, selon l'Institut de géophysique italien (Ingv).

Selon les secours, aucun effondrement majeur n'a été enregistré toutefois pendant la nuit, pas même dans la «zone rouge» de Finale Emilia, le village à l'épicentre du fort séisme qui s'est produit vers 04h00 du matin dimanche (magnitude 6), suivi dans l'après-midi d'une importante réplique (5,1).

Peu de maisons inhabitables

Quatre des six victimes du tremblement de terre étaient des ouvriers qui travaillaient la nuit dans des PME de la région et qui sont restés emprisonnés sous les hangars de leurs entreprises: une firme de carrelage et une fonderie.

«Jusqu'à présent, le pourcentage de maisons jugées inhabitables est extrêmement bas», a déclaré Demetrio Egidi, directeur de la protection civile en Emilie-Romagne. De nombreuses équipes de pompiers et d'ingénieurs effectuent sans arrêt des contrôles sur les habitations.

«Nous espérons qu'une fois tranquillisées d'un point de vue psychologique, de nombreuses personnes rentreront dans leurs propres maisons», a-t-il ajouté. Il a précisé que de toute manière la protection civile avait organisé des campements de fortune permettant d'accueillir jusqu'à 5800 personnes.

Chômage en vue

Ce séisme a par ailleurs provoqué plusieurs «centaines de millions d'euros» de dégâts dans l'industrie de la région, selon le patronat local. «Les dommages directs pour les entreprises sont au moins de plusieurs centaines de millions d'euros», a estimé lundi soir la branche locale de l'organisation patronale Confindustria.

D'après l'organisation, 200 entreprises de la région ont été durement touchées et au moins 2000 salariés vont se retrouver au chômage technique ces prochaines semaines. Selon une estimation du quotidien économique Il Sole 24 Ore,les dégâts pour l'économie locale se chiffreraient à 500 millions d'euros.

(ats/afp)

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