AmaigrissementL'ex-maire Stöckli encourage Brélaz
L'élu de Bienne s'était serré la ceinture il y a dix ans et avait perdu 28 kilos. Son message au syndic de Lausanne: bon pour la santé, dur pour le moral…
- par
- Vincent Donzé

Avec un poids stabilisé, il soutient les efforts de Daniel Brélaz qui, lui, a perdu 75 kilos.
Ce n'était pas le même format, mais le même souci de poids pour ces deux politiciens: en 9 mois, le syndic de Lausanne, Daniel Brélaz (64 ans), vient de passer de 172 à 95 kilos, tandis qu'en 2003, l'ancien maire de Bienne Hans Stöckli (61 ans) était passé de 101 à 73 kilos. «C'est une bonne chose, je le félicite!» s'exclame Hans Stöckli, bien dans sa peau de conseiller aux Etats. Onze ans après son régime drastique, le socialiste biennois qui pèse maintenant 89 kilos, pour 176 cm, encourage l'écologiste lausannois, en dépit des craintes suscitées par la vitesse de son régime. Son témoignage en six points:
1- Le déclic
C'est après les festivités d'Expo.02, le 1er janvier 2003, que le maire de Bienne a banni saucisses et mayonnaise de son assiette. «A Noël, ma femme m'a motivé subtilement en m'offrant un livre de régime du ministre allemand Joschka Fischer.» Son regard sur Daniel Brélaz? «Quand il parlait, le torse arqué vers l'arrière pour garder l'équilibre, il souffrait visiblement de son surpoids», dit-il.
2- Le régime
«A chacun sa méthode: il faut suivre son instinct», estime Hans Stöckli. Trois mois lui avaient à l'époque suffi pour perdre ses kilos en trop. Absorber 800 calories par jour au lieu de 2800, c'était deux kilos de perdus par semaine. «Un politicien passe d'une invitation à l'autre, mais on peut toujours trinquer avec une eau minérale et croquer dans un fruit plutôt qu'avec un verre de blanc et de la viande.»
3- L'astuce
Du vélo, encore et toujours: Hans Stöckli ne prend pas le bus pour aller de chez lui à la gare. «En tant que syndic d'une ville olympique, Daniel Brélaz ne peut pas y échapper», rigole l'élu bernois. Inscrit six fois aux 100 kilomètres de Bienne, une course qu'il a accomplie en moins de 17 heures, il s'est rendu compte qu'«un kilo de trop demande énormément d'effort». Hans Stöckli met Daniel Brélaz au défi: «Invite-moi au Lausanne Marathon!»
4- La santé
Daniel Brélaz prend-il un risque? «Quelqu'un comme lui sait ce qu'il fait», tranche Hans Stöckli. Un contrôle régulier chez le médecin, c'est l'assurance d'être sur le bon chemin. «Le sang, le cœur, le foie: tous les indicateurs se sont améliorés avec ma perte de poids. Côté santé, ce n'est que bénéfice. Je n'ai pas eu l'impression d'avoir vieilli», insiste Hans Stöckli, dont le poids idéal est de 76 kilos.
5- Le moral
«Je peux m'acheter de nouveaux vêtements et entrer dans ceux de mon fils…» s'était réjoui Hans Stöckli à l'époque. Onze ans après, il reconnaît quelques angoisses: «J'avais perdu l'étincelle qui brillait dans mon regard et ça ne plaisait pas à ma femme: je n'étais plus son mari. Les yeux sont un indicateur. Quand on perd sa personnalité, il faut arrêter de maigrir.»
6- La suite
Reprendre du poids, c'est la hantise. Hans Stöckli oscille désormais entre 85 et 90 kilos, mais c'est là qu'il se sent bien. «La taille de mes vêtements est la même depuis dix ans.» Du surpoids? Plus jamais: «C'est comme une punition: quand vous courez ou nagez, le poids vous freine. Et on n'est pas plus rigolo quand on est gros…»