Vaud: L'ex-mari risque 3 ans de prison ferme

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VaudL'ex-mari risque 3 ans de prison ferme

Le sexagénaire qui avait violemment agressé et menacé de mort la mère de ses enfants dans son salon de coiffure de Gland (VD) jure ne pas avoir frappé avec l'intention de tuer.

par
Benjamin Pillard
L'accusé (entouré de sa compagne actuelle et l'un de ses deux nouveaux défenseurs, Me Philippe Grivat), à son arrivée au Tribunal de Nyon, hier matin.

L'accusé (entouré de sa compagne actuelle et l'un de ses deux nouveaux défenseurs, Me Philippe Grivat), à son arrivée au Tribunal de Nyon, hier matin.

Christian Bonzon

«Si mon voisin et les deux ouvriers n'étaient pas intervenus, je ne m'en serais pas sortie: il continuait à frapper, j'ai vu la mort de près.» Coiffeuse à Gland (VD), Sylviane* aurait voulu témoigner en l'absence de Robert*, son ex-mari (ingénieur, 65 ans), accusé principalement de tentative de meurtre et menaces qualifiées par le premier procureur de La Côte, Jean-Marie Ruede.

Requête rejetée par la présidente du tribunal de Nyon, Erica Riva Annaheim, estimant que la paroi installée entre ces parents de deux enfants (séparés depuis 1990, divorcés depuis décembre 2015) lui permettait de s'exprimer. Celle qui dit vivre dans la peur depuis la sortie de prison du sexagénaire à l'automne 2016 a alors relaté chaque étape de ce déchaînement de violence.

Saisie par les cheveux, Sylviane s'est vu fracasser contre un miroir, puis contre le plan de travail attenant. Coupé dans son élan destructeur par une cliente dont s'occupait la coiffeuse, Robert – vêtu d'un chapeau, d'un long manteau en cuir et de gants – avait ensuite rattrapé son ex-femme qui tentait de fuir par une issue de l'immeuble. «Il m'a tapé la tête contre la porte», s'est remémoré la victime, qui confirme que son ex-conjoint (alors sous le coup d'une interdiction de l'approcher à moins de 500 m) a répété qu'il allait la tuer. «J'ai énormément crié, si bien qu'il m'a brièvement lâchée, avant de me rattraper en me saisissant à nouveau par les cheveux et en me plaquant au sol. Il m'a frappée aux épaules et a mis son genou dans mon dos, de tout son poids…»

Un déroulement que cet ex-commandant grenadier aux traits psychopathiques et paranoïaques ne conteste pas, à l'exception de l'usage d'une massette, qui a pourtant été retrouvée dans son manteau: «Je l'avais prise avec moi dans le cas où la porte du salon de coiffure aurait été fermée, afin de l'obliger à discuter des modalités de notre divorce (notamment sur le partage contraint de son 2e pilier, sur décision de justice). En cours d'enquête, Sylviane – sans être affirmative – n'a pas exclu que certains coups aient pu lui être infligés au moyen du marteau. Ce qui avait conduit le procureur à retenir cet élément dans son acte d'accusation. Hier, la coiffeuse a été plus définitive: «Il ne m'a frappée qu'avec ses poings.»

Qu'à cela ne tienne pour le représentant du parquet: Robert comptait bien faire usage de cette massette et «tuer son ex». Le magistrat a requis une peine de 3 ans de prison ferme, à suspendre le temps d'un traitement psychothérapeutique. Verdict vendredi.

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