ThurgovieL'exécutif veut maintenir le français au primaire
Le gouvernement thurgovien prend position contre la suppression du français à l'école primaire.

Une motion du Parlement thurgovien est à l'origine du projet de suppression de l'enseignement du français à l'école primaire.
Le gouvernement thurgovien prend position contre la suppression du français à l'école primaire. Contraint de soumettre au parlement une modification de loi renvoyant l'enseignement de la deuxième langue nationale à l'école secondaire, il défendra son rejet.
Dans son message publié vendredi sur la modification de la loi sur l'école obligatoire, qui sera soumise au Grand Conseil au printemps prochain, l'exécutif cantonal rappelle que l'apprentissage précoce du français dès la 5e année primaire ne surcharge guère les élèves, selon une étude menée dans le canton. D'autres enquêtes menées ailleurs en Suisse parviennent au même résultat.
Une «isolation» qui coûterait cher
Si la Thurgovie supprime l'enseignement du français à l'école primaire, elle deviendra un cas d'exception, à l'image d'Uri et d'Appenzell Rhodes-Intérieures, rappelle, en outre le Conseil d'Etat. Une telle décision rendrait la mobilité des familles difficiles d'un canton à l'autre. Elle entraînerait aussi des dépenses trop importantes pour le nouveau matériel scolaire.
Autre aspect, la Haute-Ecole pédagogique thurgovienne est obligée de former le corps enseignant du primaire en matière de français précoce, afin de rester à la page au niveau international.
Obstacles à la suppression
Une motion approuvée en 2014 par le Parlement thurgovien est à l'origine du projet de suppression de l'enseignement du français à l'école primaire. Le texte exigeait que le plan alémanique d'étude scolaire (Lehrplan 21) soit allégé en supprimant cette branche et en la renforçant à l'école secondaire.
La mise en consultation du nouveau plan d'étude scolaire, au printemps dernier, a pourtant révélé que la suppression du français au primaire est contestée. Le renforcement corollaire du français au secondaire est lui aussi remis en cause en raison d'un risque de surcharge.
Autre obstacle, le Conseil fédéral a réagi en juillet aux velléités de plusieurs cantons alémaniques de supprimer le français au primaire. Il propose une modification de la loi fédérale sur les langues pour assurer l'enseignement d'une deuxième langue nationale à l'école primaire. Il s'appuie sur l'article constitutionnel sur l'harmonisation scolaire, approuvé par le peuple en 2006.
Approfondir le débat
Début septembre, le gouvernement thurgovien a donc annoncé qu'il découplerait la mise en œuvre du nouveau plan d'étude scolaire de la question de l'enseignement du français à l'école primaire. Cette dernière fera l'objet d'une modification de loi.
En attendant, l'exécutif appelle les députés à réévaluer la pertinence de supprimer le français au primaire et à approfondir le débat sur l'enseignement des langues. Jeudi, il a en outre fait savoir au Conseil fédéral qu'il s'opposait à son projet de modification de loi sur les langues.