Snowboard: L'exploit, c'est déjà d'avoir pu l'organiser

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SnowboardL'exploit, c'est déjà d'avoir pu l'organiser

Laax accueille les premières épreuves de Coupe du monde de slopestyle et de half-pipe de la saison. Pas simple.

Robin Carrel
par
Robin Carrel
(Laax)
L’Italien 
Lorenzo Gennero se fait plaisir.

L’Italien
Lorenzo Gennero se fait plaisir.

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Les épreuves de Copper Mountain (USA) en décembre? Annulées. Les compétitions prévues à Seiseralm (Ita) la semaine dernière? A la trappe. Et celles du Mammoth Mountains Resort (USA), agendées début février? Déprogrammées, elles aussi. Une année avant les JO de Pékin, les spécialistes de snowboard halfpipe et slopestlye peuvent enfin présenter leurs nouvelles figures. Pour ce faire, il a fallu attendre l'étape de Laax, une des préférées des athlètes qui plus est.

Pas simple en ces temps de pandémie mondiale de réunir en station des dizaines d'athlètes venu d'une trentaine de pays. La méga-star Shaun White a d'ailleurs renoncé à faire le voyage des États-Unis et pouvoir enfin se mesurer aux cadors. Les spécialistes canadiens de slopestyle, eux, plombés par deux tests positifs au nouveau coronavirus au sein de leur équipe, ont fait le voyage pour rien. Ceux du «demi-tube» ont heureusement pu s'aligner jeudi lors des qualifications du half-pipe.

Dans la station des Grisons, envahie ces derniers week-end par des hordes d'amateurs de sport d'hiver - les photos ont créé un mini-scandale sur les réseaux sociaux -, les professionnels en quête de la forme et aussi d'un billet pour les prochains Jeux olympiques de Pékin (février 2022) sont jusqu'ici assez tranquilles. Les vacances de Noël sont terminées et les relâches pas encore commencées, tandis que les enfants sont à l'école. Quelques «zones rouges» interdites au public leur permettent également de rester dans une sorte de bulle, tandis que les volontaires sont parés de bleu et les médias de jaune.

Les organisateurs l'ont jouée tactique. Les épreuves se déroulent soit en semaine - les finales du slopestyle sont prévues ce vendredi à 13h15 -, soit tard dans la journée de samedi - celles de half-pipe se dérouleront après le coucher de soleil -, afin d'éviter que les gens ne s'agglutinent dans le gigantesque téléphérique de 125 places et aux abords des sites de compétition. Un jour dans un monde «normal», il y a ici entre 15'000 et 20’000 skieurs sur les pistes en même temps.

Forcément, des grands panneaux demandent à tout le monde de respecter les gestes barrières, ajoutant que «les organisateurs avaient mis tout leur cœur dans cette organisation». Tout en-haut du fameux Crap Sogn Gion et son énorme téléphérique à 125 places, il est aussi conseillé de «circuler», comme s'il n'y avait rien à voir, pendant que les freestyleurs enchaînent les tricks qu'ils ont eu près d'un an à préparer, sans jamais les faire voir à leurs admirateurs.

«Je suis super reconnaissant envers les organisateurs, qui ont réussi à mettre en place cette compétition. Ils ont fait un travail de fou et se sont battus jusqu'au bout, s'est félicité le Valaisan Pat Burgener, qui s'est éclaté lors des qualifications de jeudi. Pour moi, il y a deux stations en Suisse qui sont mythiques pour le freestyle, ce sont Laax et Crans-Montana. En Valais, on avait pu s'y entraîner quand les épreuves américaines avaient été annulées, grâce à un airbag sur le glacier.»

Tout ce qui est pris n'est plus à prendre, surtout avec ce satané Covid-19 et les variants divers et variés qui vont avec. Le reste de la saison est, en effet, tout aussi indécis que son démarrage. La seule épreuve de Coupe du monde qui était encore au programme, au Mammoth Mountain Resort au début du mois de février, est déjà passée à la trappe et les Mondiaux censés se dérouler en Chine puis au Canada sont sans cesse déplacés. Et si la Suisse...?

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