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Grogne«L'hôpital se moque de moi»

Julie est excédée par les agissements de l'Hôpital cantonal de Fribourg qui l'a fait venir à plusieurs reprises pour des rendez-vous inutiles. Et c'est elle qui doit payer la facture.

par
Anne Hemmer
Julie, 28 ans, attend toujours des explications détaillées de l'Hôpital cantonal fribourgeois.

Julie, 28 ans, attend toujours des explications détaillées de l'Hôpital cantonal fribourgeois.

Sabine Papilloud

«Je crois qu'ils se foutent vraiment de moi.» Julie, 28 ans, est très en colère contre l'Hôpital cantonal fribourgeois (HFR). En cause: le service de gynécologie-obstétrique qui l'a convoquée inutilement à de nombreuses reprises, mais n'a en revanche pas manqué de lui envoyer les factures. La jeune femme ne veut pas payer et réclame une indemnisation pour les torts et les pertes financières subis. Tout commence par un bête contrôle annuel en septembre dernier, durant lequel Julie demande la pose d'un stérilet comme moyen de contraception. Pas de problème, elle doit juste revenir lors de ses menstruations. «Entre-temps, ils reçoivent mes résultats d'analyses qui indiquent que j'ai un papillomavirus.

Cela empêche la pose du stérilet, mais ils me laissent quand même revenir», explique-t-elle. Un médecin vient la voir mais il ne peut pas l'examiner puisqu'elle a ses règles! On lui fixe un nouveau rendez-vous durant lequel elle doit subir une biopsie. Julie demande que les résultats lui soient communiqués par téléphone ou par courrier, car avec deux enfants en bas âge, de nombreux animaux à la ferme et un mari qui travaille, ce n'est pas toujours facile de se déplacer.

Sans nouvelles de l'hôpital, elle décide d'appeler elle-même. Bien lui en a pris. Les résultats ne sont pas très bons et on insiste pour qu'elle vienne à l'hôpital. Julie se déplace donc à Fribourg, mais c'est juste pour se voir fixer un rendez-vous. «Le médecin m'a dit vouloir régler le problème de suite, raconte-t-elle. Ça, j'ai apprécié, mais la rencontre a duré deux minutes. Deux minutes. On aurait pu en parler par téléphone.»

Annulé pour cause de travaux

Voilà qu'arrive le jour J de l'opération, le 22 novembre. Julie a rendez-vous à 7 heures. Elle est à jeun depuis la veille. On l'installe en chambre, lui demande d'enfiler la fameuse chemise d'hôpital et de se doucher avec un désinfectant. Puis elle patiente. Il y a du monde. Elle comprend. «Mais quand à 10 heures le médecin m'annonce qu'il ne pourra pas m'opérer car il y a des travaux, ça m'a scotchée, raconte-t-elle.

Des travaux, il y en a depuis un moment, ce n'est pas comme s'ils les avaient découverts le matin même!» Sans compter que, soudainement, son papillomavirus n'a plus à être traité dans l'urgence. Julie doit repasser dans trois mois. Cerise sur le gâteau, son mari, occupé à la ferme, n'entend pas lorsqu'elle lui téléphone. Sans argent sur elle, elle est contrainte de rentrer en auto-stop. Son problème médical n'a pas été traité par l'hôpital, par contre Julie a déjà reçu des factures. Elle est outrée.

A nos sollicitations, l'HFR a répondu ne pas pouvoir s'entretenir avec nous du dossier de Julie. Le seul retour est une courte réponse de l'hôpital à la lettre que la jeune femme a écrite. Dans celle-ci, on peut lire que certains événements malencontreux les ont contraints à revoir les programmes opératoires, notamment ce jour-là. Qu'ils sont désolés et qu'elle peut reprendre rendez-vous si elle le souhaite. «Ne sont mentionnés ni les travaux, ni les autres rendez-vous, ni le fait que toutes leurs histoires, c'est pour ma pomme. Car ils m'envoient les factures», s'énerve Julie.

La jeune femme a d'ores et déjà fait appel à son assurance de protection juridique qui a demandé un dédommagement de 5000 francs pour les torts et les désagréments subis. Bien qu'elle ait demandé à l'hôpital de se prononcer avant Noël, elle est toujours sans nouvelles. Julie ne compte pas en rester là: elle veut bien payer, mais pas pour rien.

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