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ConflitL'Irak accuse les Kurdes d'héberger des djihadistes

Le Premier ministre irakien Maliki a creusé un peu plus les divisions qui minent le pays en accusant mercredi les Kurdes d'abriter des djihadiste.

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L'Iran a arrêté 27 personnes soupçonnées de préparer des attentats. (7 août 2017)

L'Iran a arrêté 27 personnes soupçonnées de préparer des attentats. (7 août 2017)

archive/photo d'illustration, AFP
La Royal Air Force bombarde une base de l'EI. Deux avions britanniques ont participé à un bombardement de la coalition lundi contre un ancien palais de Saddam Hussein, devenu l'un des quartiers généraux de Daech ainsi qu'un centre d'entraînement pour terroristes étrangers», explique le ministère britannique dans un communiqué. (3 août 2016)

La Royal Air Force bombarde une base de l'EI. Deux avions britanniques ont participé à un bombardement de la coalition lundi contre un ancien palais de Saddam Hussein, devenu l'un des quartiers généraux de Daech ainsi qu'un centre d'entraînement pour terroristes étrangers», explique le ministère britannique dans un communiqué. (3 août 2016)

DR/Twitter
Selon les renseignements kényans, une centaine de Kényans ont rejoint les rangs de l'EI en Libye et en Syrie.

Selon les renseignements kényans, une centaine de Kényans ont rejoint les rangs de l'EI en Libye et en Syrie.

DR/Photo d'illustration, AFP

Nouri al-Maliki ignore les nombreux appels à l'unité pour faire face à l'offensive d'insurgés qui a précipité l'Irak au bord du gouffre, alors que des corps de 53 hommes tués par balles ont été découverts mercredi.

En accusant la région autonome du Kurdistan d'héberger des insurgés sunnites, Nouri al-Maliki, un chiite, prête le flanc aux critiques pointant sa politique confessionnelle. Il court aussi le risque de compromettre le troisième mandat qu'il brigue et auquel, a-t-il affirmé, il ne renoncera pas.

Si le soutien kurde n'est pas nécessaire pour constituer un gouvernement, il n'en est pas moins essentiel pour établir un front uni face aux insurgés.

Un mois jour pour jour après le lancement d'une offensive fulgurante qui a vu les insurgés sunnites s'emparer de pans entiers du territoire, les politiciens sont incapables de faire front commun. Des centaines de milliers d'Irakiens ont fui et l'Etat islamique (EI) a établi un califat sur une zone à cheval entre la Syrie et l'Irak.

Miné par les divisions, l'Irak subit un blocage politique depuis des années, cumulé à une montée des violences depuis plus d'un an. Celles-ci ont culminé avec l'offensive insurgée menée par les djihadiste ultra-radicaux de l'EI, poussant la communauté internationale et des dirigeants religieux irakiens à multiplier les appels à l'unité.

Projet de référendum fustigé

Mais la partition du pays devient une option plus probable, notamment après l'annonce par le président du Kurdistan irakien, Massoud Barzani, d'un projet de référendum d'indépendance.

Nouri al-Maliki a fustigé l'initiative et surenchéri mercredi en déclarant qu'il ne pouvait «pas rester silencieux devant le fait qu'Erbil (la capitale du Kurdistan irakien) est devenue un quartier général pour l'Etat islamique, pour le parti Baas (l'ancien parti de Saddam Hussein, NDLR), pour Al-Qaïda et pour des opérations terroristes».

Les insurgés «vont être défaits, de même que leurs hôtes parce qu'ils ont échoué à fournir un exemple de partenariat démocratique», a-t-il mis en garde. Ces nouvelles déclarations ne faciliteront pas la tâche du Parlement, qui doit se réunir dimanche pour enclencher le processus de constitution d'un gouvernement après une première séance stérile levée dans le désordre et les insultes.

Divisions confessionnelles

Plus de deux mois après les élections législatives du 30 avril lors desquelles le bloc de Nouri al-Maliki est sorti en tête, les parlementaires ne parviennent pas à choisir un Premier ministre. Ce poste, le plus important des institutions, revient selon une règle non écrite à un chiite, tandis que les sunnites ont la présidence du Parlement et les Kurdes celle de la République.

Mais les divisions confessionnelles sont toujours plus profondes, et font craindre un retour aux atrocités commises lors du conflit confessionnel qui a fait des dizaines de milliers de morts en 2006-2007. La découverte mercredi des corps de 53 hommes, ligotés et exécutés dans le centre du pays, a ajouté à cette crainte.

Selon un employé de la morgue, les décès remontent à au moins une semaine. Les corps, découverts dans des vergers au sud de Hilla, portaient tous des impacts de balles dans la tête ou dans la poitrine, a ajouté une source policière. Les raisons de ce massacre n'étaient pas claires dans l'immédiat, selon ces deux sources.

L''Etat islamique peu reconnu en Syrie

Un sondage d'un institut britannique montre d'autre part que seuls 4% des Syriens se reconnaissent dans l'Etat islamique (ex-Etat islamique en Irak et au Levant, EIIL).

Cette enquête a été menée auprès de 1'014 adultes syriens. Près d'un tiers des personnes interrogées ont déclaré que le président Bachar al-Assad était celui qui défendait le mieux les intérêts de la Syrie.

(ats/afp)

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