Corée du NordL'ONU dénonce des «enlèvements systématiques»
La résolution condamne également «les violations persistantes, et généralisées des droits de l'Homme» en Corée du Nord.

La Corée du Nord avait accepté fin mai dernier de rouvrir une enquête.
Le Conseil des droits de l'Homme de l'ONU a adopté ce vendredi 27 mars une résolution condamnant les «enlèvements systématiques» pratiqués par la Corée du Nord et demandant des «résultats concrets» des enquêtes menées par Pyongyang à ce sujet. La résolution, sponsorisée par le Japon, l'Union européenne et les Etats-Unis, a été adoptée avec 27 voix pour, 6 contre et 14 abstentions. Elle note «l'importance de la question des enlèvements internationaux et du retour immédiat de toutes les personnes enlevées».
Elle dénonce «les enlèvements systématiques, le refus de rapatriement et la disparition forcée de personnes, y compris de ressortissants d'autres pays, qui s'inscrivent dans le cadre d'une politique de l'Etat à grande échelle».
12 nationalités concernées
Selon un rapport publié en février 2014 par une commission d'enquête de l'ONU, plus de 200'000 étrangers, en majorité des Sud-coréens capturés pendant la guerre de 1950-1953, des Japonais et des Chinois, ont été enlevés par le régime nord-coréen. Au total des ressortissants d'au moins 12 nationalités sont concernés.
La résolution adoptée demande «des résultats concrets et positifs des enquêtes» menées par la Corée du Nord sur l'enlèvement des Japonais.
Japon concerné
La Corée du Nord avait accepté fin mai dernier de rouvrir une enquête concernant le sort des Japonais kidnappés en pleine Guerre froide, en échange de la levée de certaines sanctions par Tokyo, mais n'a toujours pas présenté les informations réclamées par le gouvernement japonais.
Tokyo n'a jamais voulu classer l'affaire de ses ressortissants kidnappés dans les années 1970-1980 pour former les espions nord-coréens à la langue japonaise et aux coutumes du pays.
Au point que le Japon en fait une condition sine qua non pour une normalisation des relations avec la Corée du Nord, avec laquelle il n'entretient pas de relations diplomatiques.
Mesures exigées
La Corée du Nord est dirigée d'une main de fer par ce qui est considéré comme la seule dynastie communiste de l'histoire.
La résolution adoptée vendredi condamne également «les violations persistantes, systématiques, généralisées et flagrantes des droits de l'Homme» en Corée du Nord. Elle exhorte le gouvernement nord-coréen «à reconnaître» ces violations et «à prendre immédiatement des mesures» pour y mettre un terme.
En mars dernier, une commission d'enquête de l'ONU avait comparé les crimes commis par Pyongyang à ceux des Nazis, de l'apartheid et des Khmers rouges, accusant le régime nord-coréen de crimes contre l'humanité à grande échelle.
Des centaines de milliers de prisonniers politiques ont péri dans des camps pendant les 50 dernières années, selon les enquêteurs de l'ONU.