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SyrieL'ONU lance les consultations de Genève

Les consultations de Genève sur la Syrie ont été lancées mardi. Elles se tiendront à huis clos au Palais des Nations jusqu'au 30 juin.

Staffan de Mistura, envoyé spécial de l'ONU pour la Syrie.

Staffan de Mistura, envoyé spécial de l'ONU pour la Syrie.

Keystone

L'envoyé spécial de l'ONU pour la Syrie, Staffan de Mistura, a lancé ce mardi 5 mai les consultations de Genève, prévues pour durer jusqu'au 30 juin à huis clos au Palais des Nations. Quarante groupes syriens et 20 acteurs régionaux et internationaux ont été invités.

«J'ai le devoir d'essayer», a déclaré à la presse le médiateur de l'ONU, avant de rencontrer la première délégation mardi après-midi. «L'ONU n'abandonnera jamais le peuple syrien, même si la situation est très difficile ou même sa mission impossible», a ajouté Staffan de Mistura.

Il a insisté sur le fait qu'il ne s'agit pas d'une troisième conférence de Genève ni de négociations de paix. «Je recevrai chaque délégation séparément. Il y a des moments où il faut travailler profil bas», a-t-il expliqué, tout en soulignant qu'il s'agit d'un effort «sérieux et intense».

Voir ce qui a changé

«L'objectif est de voir ce qui a changé sur le terrain depuis l'adoption du communiqué de Genève il y a trois ans, le 30 juin 2012, et si un autre round est possible», a affirmé le médiateur de l'ONU.

«A la fin de juin, j'évaluerai les progrès et déciderai des étapes suivantes», a-t-il précisé. La période initiale de ces consultations sur la mise en œuvre du communiqué de Genève est de cinq à six semaines, mais elle pourrait être étendue si nécessaire.

«J'espère comme tout le monde que cela pourra se transformer dans une conférence Genève 3, mais c'est prématuré. On commence avec cela et puis on verra», a affirmé le diplomate.

Large participation

«Tous les gens qui peuvent influencer la situation en Syrie sont invités», a-t-il dit. Les commandants militaires ont aussi été invités, à côté de représentants de la société civile syrienne, comme des groupes de femmes, des religieux, la diaspora, des victimes. Les Etats, dont le gouvernement de Damas, ont été invités au niveau des ambassadeurs.

Questionné sur la participation aux consultations de représentants du groupe Etat islamique (EI) et du Front al-Nosra, Staffan de Mistura a précisé que ces groupes sont classifiés comme terroristes et ajouté ne pas être en mesure de parler directement avec eux. Mais il a espéré «discuter avec les gens en contact avec eux et pouvant avoir une influence» sur ces groupes.

Exprimant sa détermination, Staffan de Mistura a confié qu'il a consulté ses prédécesseurs Lakhdar Brahimi et Kofi Annan. Les deux médiateurs ont tous deux échoué à trouver un règlement politique dans la guerre qui en quatre ans a fait plus de 220 000 morts. Staffan de Mistura a échoué pour sa part à obtenir un gel des combats à Alep ces derniers mois.

La Suisse remerciée

Le médiateur de l'ONU a remercié au passage la Suisse pour aider l'ONU à organiser et gérer ces consultations «assez compliquées du point de vue logistique». «La Suisse a démontré encore une fois sa capacité d'aider l'ONU dans une tâche difficile», a déclaré Staffan de Mistura.

Interrogé sur le fait de savoir si les négociations sur le dossier nucléaire iranien pourraient avoir une influence positive sur un règlement en Syrie, Staffan de Mistura a répondu que cette question est prématurée. Les négociations sur le dossier iranien doivent aboutir à un accord final le 30 juin.

(ats)

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