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Carnet noirL'Ukraine en deuil après le coup de grisou

Le parquet ukrainien a annoncé jeudi l'ouverture d'une enquête suite au décès d'au moins 32 mineurs dans une mine de charbon.

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Un mineur faisant partie des secouristes quitte la mine de Zassiadko. Selon un bilan provisoire, dix corps ont été retrouvés après le coup de grisou  (Mercredi 4 mars 2015)

Un mineur faisant partie des secouristes quitte la mine de Zassiadko. Selon un bilan provisoire, dix corps ont été retrouvés après le coup de grisou (Mercredi 4 mars 2015)

Reuters
Des secouristes descendent en ascenseur dans les entrailles de la mine. (Mercredi 4 mars 2015)

Des secouristes descendent en ascenseur dans les entrailles de la mine. (Mercredi 4 mars 2015)

Reuters
Des larmes en attendant d'avoir des nouvelles d'un proche.  Nombre de parents des mineurs ont afflué aux abords de la mine gardée par des rebelles armés.  (Mercredi 4 mars 2015)

Des larmes en attendant d'avoir des nouvelles d'un proche. Nombre de parents des mineurs ont afflué aux abords de la mine gardée par des rebelles armés. (Mercredi 4 mars 2015)

Keystone

L'Ukraine observe une journée de deuil ce jeudi 5 mars après la mort d'au moins 32 mineurs dans un coup de grisou dans une mine de charbon de l'Est séparatiste prorusse. Le parquet ukrainien a annoncé jeudi l'ouverture d'une enquête pour «violation des règles de sécurité», alors que les mineurs ont repris le travail.

Le coup de grisou est survenu la veille dans la mine Zassiadko, tristement célèbre pour ses incidents meurtriers et située en banlieue du fief rebelle de Donetsk, à quelques kilomètres de la ligne de front.

Après une nuit de recherche, le bilan de 32 morts a été confirmé. «Les corps de 32 mineurs ont été retrouvés» et un mineur est toujours porté disparu, a indiqué le «ministère» séparatiste des Situations d'urgence.

Les secouristes remontent les corps à la surface où l'on a commencé à procéder à leur identification, a précisé l'organisme dans un communiqué.

«Quatorze corps ont déjà été remontés dont sept déjà identifiés», a ajouté l'administration régionale de Donetsk, pro-Kiev, qui a également confirmé jeudi la mort de 32 mineurs.

Le président ukrainien Petro Porochenko a décrété une journée de deuil dans le pays. Les drapeaux nationaux ont été mis en berne sur les bâtiments publics et les médias audiovisuels ont exclu de l'antenne les programmes de divertissement.

Enquête ouverte

Le parquet ukrainien a annoncé jeudi l'ouverture d'une enquête pour «violation des règles de sécurité» à la suite de ce drame. Il a toutefois reconnu que l'instruction était «de facto» impossible sur le terrain, faute d'accès pour les enquêteurs ukrainiens à cette mine située dans la zone sous contrôle rebelle.

Encore en activité malgré la guerre, la mine Zassiadko est l'une des plus grandes d'Ukraine avec ses 10'000 employés. Sa direction a son siège sur le territoire contrôlé par Kiev.

Le travail a repris

A la mine, l'accès restait bouclé par les rebelles armés, mais les mineurs ont repris le travail, déposés par des bus, ont constaté des journalistes de l'AFP. Des mineurs ont refusé de parler aux journalistes, alors qu'un responsable de la sécurité de la mine interrogé sur les circonstances de l'incident a dit ne rien savoir.

«Le régime de travail n'est pas respecté, ils travaillent huit heures au lieu de six. Les normes de sécurité ne sont pas respectées. On leur demande sans arrêt d'extraire toujours plus pour avoir des chiffres ronds pour les résultats!», a déclaré à l'AFP une femme dont le mari est mort dans le coup de grisou.

(ats)

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