SyndicatsL'USS réclame un tournant dans la politique économique
Pour les 400 délégués de l'Union syndicale suisse réunis deux jours à Berne, il faut éviter de prendre les migrants comme les boucs émissaires des problèmes de la Suisse.

Dans son discours de clôture, le président de l'USS Paul Rechsteiner a rappelé quels sont les défis politiques et économiques qui s'annoncent.
Il faut résolument un tournant dans la politique économique en Suisse, exige l'USS à l'issue de son Congrès de deux jours à Berne. Pour les 400 délégués, il s'agit de trouver des solutions aux vrais problèmes que sont la pression sur les salaires, le poids des primes maladie, le stress et la précarité de l'emploi.
Pour les délégués, il faut éviter de prendre les migrants comme les boucs émissaires des problèmes de la Suisse. Il faut au contraire agir à l'interne, en élargissant le champ des conventions collectives , en renforçant les revenus et en améliorant les conditions de travail, a indiqué ce vendredi 24 octobre l'Union syndicale suisse (USS) dans un communiqué.
Mais la Suisse ne peut pas s'isoler de l'Europe. Pour les syndicats, la réponse à donner à l'article constitutionnel contre l'immigration, accepté le 9 février, doit éviter toute nouvelle discrimination et maintenir des accords bilatéraux. Les besoins en main-d'oeuvre ne doivent pas être satisfaits à travers des permis de séjour de courte durée.
Ecopop dangereuse pour les salaires
Il faut au contraire miser sur des mesures internes pour protéger les salaires et les conditions de travail et mieux protéger les employés contre le licenciement. Sur ce thème, les 400 délégués ont adopté une résolution contre l'initiative Ecopop qui accentuera encore la pression sur les salaires.
Dans une autre résolution, le congrès demande que la Suisse se retire des négociations sur l'Accord sur le commerce des services (en anglais TISA). Une telle libéralisation conduirait à une pression du secteur privé pour de nombreuses tâches publiques comme pour l'eau, la santé ou la formation.
Dans son discours de clôture, Paul Rechsteiner a rappelé quels sont les défis politiques et économiques qui s'annoncent, la lutte pour les droits au travail, les droits humains et les droits sociaux. La défense des acquis de l'AVS constituera l'un des points forts. «L'AVS est le coeur de l'Etat social suisse», a-t-il rappelé.
Réforme des entreprises
Après le rejet de la caisse unique, il faudra reprendre le débat sur le poids des primes d'assurance maladie, selon le conseiller aux Etats st-gallois de 62 ans. La loi entrée en vigueur il y a 20 ans prévoyait que les primes ne dépassent 8% du revenu des ménages. On en est loin aujourd'hui.
La réforme des entreprises III s'annonce également polémique. La Confédération prévoit une baisse générale de la fiscalité pour l'ensemble des entreprises afin de compenser la fin des statuts spéciaux pour les firmes étrangères. Cela conduit inévitablement à une nouvelle concurrence intercantonale nuisible, selon Paul Rechsteiner.
Cinquième mandat pour Paul Rechsteiner
Les délégués ont réélu par acclamation Paul Rechsteiner pour un cinquième mandat de quatre ans à la présidence de l'USS. Vania Alleva (Unia) et Giorgio Tuti (SEV) ont été reconduits à la vice-présidence.
Les 400 participants ont également confirmé au comité Renzo Ambrosetti (Unia), Alain Carrupt (syndicom), Stefan Giger (ssp) et Corrado Pardini (Unia). Deux nouveaux membres font leur apparition dans cette instance: Bernadette Häfliger (syndicom) et Nico Lutz (Unia).