FootballL1 - PSG-Monaco: Thiago Silva et Abidal, plus que des capitaines (MAGAZINE)
Par Nicolas PRATVIEL PARIS, 20 sept 2013 (AFP) - Thiago Silva et Eric Abidal, opposés dimanche dans le choc de la 6e journée de L1 entre le Paris SG et Monaco, sont tous les deux des capitaines expérimentés, incontournables dans leurs défenses respectives et dotés d'un potentiel physique hors norme.
Les deux joueurs ont failli prendre part à un jeu de chaises musicales cet été lorsque Thiago Silva a été proche de signer au Barça pour intégrer l'axe d'une défense catalane qu'a souvent occupé ces dernières années Abidal, parti lui s'installer sur le Rocher. Finalement, le Brésilien de 28 ans a choisi de prolonger avec Paris jusqu'en 2018 et de défendre le titre de champion de France que convoite justement le Français avec l'ASM. Intronisé capitaine par Carlo Ancelotti l'an passé, dès son premier match avec Paris ponctué d'un premier but contre le Dynamo Kiev en C1, Thiago Silva s'est depuis imposé dans ce rôle qui est déjà le sien depuis deux ans avec la Seleçao. "Je ne pouvais pas refuser une telle demande d'Ancelotti avec qui j'avais travaillé au Milan, racontait récemment le Brésilien dans un entretien accordé au Guardian. "Aujourd'hui j'apprends le français aussi vite que je peux, mais c'est toujours plus facile de parler italien. Ibrahimovic parle l'italien, par exemple. Mais Laurent Blanc ne parle que français, même s'il a joué pour l'Inter", expliquait-il encore. Une barrière de la langue qui ne pose pas problème à Abidal, qui, sitôt recruté, a lui aussi eu les faveurs du capitanat, comme il l'avait confié à l'AFP début août. "C'est un rôle important. Ça sert aussi de transition. Les nouveaux ne parlent pas français mais j'ai la chance de parler espagnol" dans un groupe qui comprend de nombreux hispanophones. "C'est bien d'être un relais entre Français et étrangers, appuie encore l'ancien Barcelonais. A plus de 33 ans, je dois assumer mon rôle et suis prêt à le faire. Depuis le début de ma carrière, je suis tourné vers les autres. J'ai choisi un sport collectif pour ça. J'aime donner, sans forcément recevoir." Aux vertus de leur fonction s'ajoute leur présence, indispensable, au sein de l'axe de leurs défenses. Indéboulonnable en Seleçao, où il forme avec David Luiz une charnière qui légitime les ambitions de titre mondial du Brésil l'an prochain, Thiago Silva est le pilier de la défense parisienne qui a pour l'heure encaissé trois buts en cinq journées. Imposant dans les duels, doté d'un sens inné du placement et d'une qualité "brésilienne" de relance, l'ancien Milanais ne présente guère de failles, se permettant même de se muer parfois en buteur. Abidal, qui a longtemps attendu pour glisser du couloir gauche à l'axe dans sa carrière, représente la caution solidité d'une défense monégasque totalement renouvelée cet été, au côté d'un autre spécialiste expérimenté, Ricardo Carvalho. "Eric possède beaucoup de qualités. C'est facile de jouer avec lui", complimente le Portugais qui forme un duo pour l'heure efficace (seulement deux buts encaissés en cinq rencontres) avec Abidal, qui en a tiré de rapides bénéfices en étant rappelé en Bleu depuis trois matches. Cela faisait un an et demi que le défenseur n'avait pas revêtu le maillot national et à peine moins qu'il n'avait pas rejoué au foot. La faute à un cancer du foie qui a nécessité une greffe après une rechute de sa maladie. A une force mentale à toute épreuve s'est ajoutée une disposition physique hors norme pour permettre à Abidal de renouer avec le haut niveau. Avant le début de saison, il déclarait: "La reprise en compétition avec le Barça en fin de saison dernière était un objectif. Ici, mes séances ont été allégées au début. Mon corps a bien résisté. Je suis prêt, j'ai envie. J'essaie de le montrer sur le terrain." "C'est un phénomène, il est physiquement très fort", a confirmé Ranieri à propos de son défenseur. Un compliment qui pourrait s'adresser tout autant à Thiago Silva, qui n'a certes évidemment pas connu la maladie de son alter ego. Mais le "Monstre" n'est pas surnommé ainsi pour rien: pas très grand (1,83 m) mais costaud (79 kg), il impose une puissance et une énergie qui en font l'arme de dissuasion défensive du PSG. nip-cb/ybl/cle